La Serbie
arguments que l'on oppose à ses critiques. Dans le numéro du 26 septembre, celui même qui contient la réponse de M. Protitch, la New Europe a formulé de nouvelles charges contre la Serbie, charges très graves, mais, naturellement, aussi gratuites que celles élevées précédemment.
« La Serbie, écrit la [New Europe, a le choix: de guider le mouvement yougoslave vers l'union ou de rester un pelit royaume balkanique, sans aucun tite à la considération de ceux qui croient que l'unité complète de toutes les portions de chaque race.soit le préliminaire indispensable pour la formation de cette ligue des nations libres qui aura à contrôler, à l'avenir, les destinées de la civilisation humaine. Si la Serbie guide le mouvement yougoslave d'une façon désintéressée, évitant les idées de « prédomination » ou de simples (annexions », elle peut poser les bases d’un avenir glorieux pour son peuple et et pour tous ses frères. Si elle s'efforce seulement à s'agrandir pour s'assurer une existence agréable, elle peut risquer de perdre ses buts. Une chose est certaine, c'est que, lorsque les conditions de la paix seront établies, il n'y aura pas de place pour les « annexions» ni « compensations ». Le gouvernement par le consentement des gouvernés, ce sera le principe dominant. L'appui des Alliés sera accordé seulement sur la base de l'unité complète et cette unité doit être obtenue non pas par la conquête, mais par le consentement volontaire. »
Jamais un adversaire de la Serbie n'a jeté tant de suspicion sur notre pays et sa politique nationale. La rédaction de la /Vew Europe à des idées bien étranges lorsqu'elle est capable de supposer un seul instant que l’union de nos frères de Bosnie-Herzégovine, de Dalmatie, de Croatie, Slavonie, Syrmie, Banat, Batchtka et des pays slovènes avec la Serbie puisse être qualifiée d'annexion ou bien de compensation! Nous regrettons profondément que de telles pensées aient pu paraitre dans une revue qui affiche son amour pour la Serbie et le peuple serbe. Que diront ces héros légendaires serbes, ces derniers restes des phalanges glorieuses, qui, en ce moment même, sont en train de délivrer leur petite patrie et qui s'élanceront demain, comme ils l'ont fait en 1914, sur l’autre rive de la Save, du Danube et de la Drina, pour retrouver leurs frères et pour les délivrer des griffes austro-magyares, que diront-ils en apprenant qu'il y à à Londres, parmi nos amis britanniques, des gens qui appelleraient cela la conquête et l'annexion ?
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Le Times du 8 octobre a repris les accusations de la New Europe en leur donnant seulement une forme.un peu différente. Dans un article consacré à Son Altesse Royale Île Prince-Régent, à l'occasion de la promotion du prince au grade de général, le Times dit
que les Alliés ne doivent pas prêter l'oreille aux suggestions de ceux qui voudraient écarter la Déclaration de Corfou et adopter le principe étroit de l'impérialisme serbe! Cette suspicion
ment. On aurait souhaité, précisément dans l'intérêt de la cause yougoslave, que le Times nommât ceux qui font de telles suggestions et qu'il indiquât en même, temps les sources de ses informations. La Serbie est un pays démocratique et parlementaire où il n'y a pas de place pour les combinaisons secrètes. Quant au
est très grave, quoique tout à fait sans fonde-
programme national de la Serbie « seulement
LA SERBE.
la force majeure peut forcer la Serbie de se contenter d'une base étroite serbe, et contre cette force la Serbie a lutté dans le passé par tous les moyens, et elle continuera aussi à lutter à l'avenir ». (Stoyan Protitch, dans la New Europe du 26 septembre). Au lieu donc de soupçonner injustement la Serbie et d’affaiblir ainsi le Piémont yougoslave, les rédacteurs influents du Times auraient dù l'aider plutôt à écarter à jamais la possibilité de cette force majeure dont parle M. Protitch. Un meilleur service ils ne pourraient pas rendre à la cause
yougoslave. D: L. Marvovitch.
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Après leur dernière trahison et leur capitulalion honteuse, les Bulgares avaïent pavoisé leur fière capitale, D'aueuns troue vèrent cela de mauvais goût ne compre-
L'immaculée Bulgarie
et de sêlre dérobé aux responsabilités après avoir accumulé pendant tois ans les ruines el accompli des ravages chez leurs vüisins, Ils viennent &insi de rouler
nant pas quels motifs onl pt pousser les-| d'un Seul coup leurs alliés et leurs enBulgares à couvrir leur pays deridicule | nemis, Ces derniers surtout sont dupés aprés lavoir couvert de honie, La der- | pour la quatre-vingt-dix-neuvième fois. En nière manifestation ne rappelait-lle, pas “apitulant les Bulgares semblent rire sous le fameux geste du «tsar» erdinand, | cape du coup qu'ils ont monté, sûrs que ce
rentrant à Sofia «en. vainqueur.» après la défaile de Bregalniza (41913) montant un cheval blanc, la tête ornée de fauriens. tel un César romain au lendemain de ses conquêtes, On mit ators ce geste grotesque Mur le compte du prince vanifeux et peur qu'était Ferdinand de Cor bourg, À présent, le peuple bulgare, tout entier.\se plait à amuser le monde jmitant le geste du prince qui vient de finir sa carrière d'une façon .si-piteuse,. C'est que le caractère .de lex-roi Ferdinand 5'accordait très bien avec le caractère du, peuue qu'il a gouverné en maîlre durant 30 ans, L'âme du peupie bulgare së réflète à mervei le daris ce geste emphatique qr0!-
coup va encore leur profiter, Que leur importe la question d'amour-propre lorsqu'ils sont certains du gäin? D'ailleurs on est tellement convaincu en Bulgarie que qoiqu'on fasse on ne 82 compromettra jamais aux veux de ceux quén 4 Loujours réussi à tromper, el que la Bulgarie restera chaste après tous ces er imes, On ne se préoccupe ouère en Bulgarie du qu'en dira-t-on à l'étranger? Et on n'a pas tort, Il a suffi que Ferdinand de Cobourg senfuie à Vienne, laissant à son fils le chiffon de papier sur lequel son abdicatien est signée, pour qu'on ouble tout el pour que de nouveau on fasse crédit à kon fils et à son pays. Le roi Boris pourra
fre le spectacle de la ville pavaisée après | denc recommencer le jeu de son auguste üne défaile consommée, Cetté fourberie qui | père, il aura Loujours assez de temps pour
fibsimuler la joie dans les jours de dé: iresse est un trait marquant bien de caractère des. Bulgares el: leur origine mongate, Un. certain rapprochement entre le caractère de l'ex-roi_et de son peuple.«-bienaimé » lui restant fidèle, jusqu'à imiter ses toquades s'impose donc à tous les. hionimes sens” Pourtänteil y à dans le dernier geste des Bulgares un point qui donnerait à réfléchir, Malgré leur ruse el leur dissimulation, Les Bulgares ne pourraient ils pas avoir. d'autres raisons de manifester leur satisfaction. à propos de leur.dérnière trahison? Peut-être n'ont-ils pais toutàfail fort à manifesier leur joie en présence des événements qui viennent de se dérouler dans les Balkans eL'qui semblent avoir fini à leur désavantage? Auraientils reçu quelques xromesses? Leur aonna-t-on quelque espoir? La &hose n'est pas impossible, Examinonis cela de près. S'il est vrai que leur situalion au point de vue moral nest pas brillante, au point de vue polilique, elle ne sembe pas êlre
rm
denner un.coup de barre æet entrer avec son peuple dans la future société des nations. L
Il suffil que les Bulgares rendent leurs lerches incendiaires lorsque celles-ci menacent de leur brûler l:5 doigts pour qu'on accepte leur main ensanglanté® et qu'ils abtiennent voix au chapitre, Nous les entendans déjà crier «au voleur », en accusant leurs adversaires et leurs voisins des crimes dont ils se savent coupables.
N'aton pas déjà lu un communiqué de l'Agence bulgare où il tist iquiéstion d'une délégalion des soi-disants « Macédoniens » implorant auprès du Consul des Etats-Unis à Sofia la prolectin contre les Alliés Pt contre les Serbes qui rentrent dans leurs foyers? N'est-ce pas le comble du cynisme de &e’ plaindre des Serbes et des Alliés avant même que ceux-ci aient occupé le pays que les Bulgares (âchèrent de si bon cœur après l'avoir complètement pillé et ravagé? On voil bien par là que les
Bulgares mont rien appris, nà rien oublié,
aussi mauvaise, C'est là, le seul point | Ils recommencent déjà à intriguer èn se qui comple pour eux. La seule qe servant de leur ancienne méthode de menqui importe aux Bulgares, c'esl celle du | songes et de diffamations pour tromper le
gain et ‘du profit, C'est le seul faïl au-
quel ils sont vraiment sensibles, Or, leur dernier coup semble avoir porté, leur dernière trahison se soldant par un premier bénéfice incontestable: celui d'avoir pré| serve leur pays de l'invasion et de ruine
mionde. Autrefois ils jouèrent la comédie avec l’Entente, aujourd’hui, c'est avec les Américains, qu'ils essaient de Ia jouer! Or, nous autres, Serbes, nous. croyons de notre devoir de signaler ès machinaltions de nos ennemis, des centaines de milliers
‘Lundi 21 Octobre 1918 —. Ne 39
de Serbes ayant péri parce qu'on n'a pas voulu autrefois écouter nos avertissements concernant les Bulgares, auxquels on fit crédit jusqu'au dernier moment, On n’apprit à les connaître que lorsqu'il fut déjà trop tard, Il serait juste que nos sacti-
fices du passé servissent at moins à pré-
sent À nos amis américains pour les convaincre qu'il leur faut se méfier des Bulgares, des Prussiens des Balkans ne mé sitant pas plus de confiance que veux du Brandebourg el de Poméranie!
M. D. M.
Conversations inutiles
Nous assistons actuellement à un speclacle auquel s’attendaient tous ceux qui connaissent la mentalité de l’Allemagne et ses méthodes préférées. Avant d'être complète. ment battue et avant de perdre tout espoir d'atteindre ses buts impérialistes, elle recourt à la ruse et monte toute une comédie de démocratisation pour arrêter les opérations militaires et recueillir au moins une partie des fruits de son agression. Il y a des gens crédules (ou iutéressés ?) qui songérent un instant à la possibilité de la paix avec l'Allemagne {elle qu'elle est, avec l'Autriche Hongrie telle qu'elle est. L'exemple bulgare, grave erreur de la diplomatie alliée qui semble vouloir absoudre un des crimes les plus odieux que l’on a vus, a fait naître en Autriche et en Allemagne, de nouveaux espoirs d’une paix d'entente. On voyait dans le geste des Alliés vis-à-vis de la Bulgarie, l'abandon de la situation réelle de juge et son remplacement par la position de contraclant. Or, c'est ce que les Empires centraux souhaitent le plus ardemment. Tous leurs efforts tendent vers ce but unique : se mettre à table et causer, d'égal à égal, en gens qui ont à s arranger et à régler, par des concessions mutuelles, une affaire qui les concerne au même titre. Eh bien, c’est ce que nous, petit peuple exposé aux violences centinuelles et séculaires des Turco-Bulgares ct des MagyaroAllemands, ne concevons pas el ne pouvons pas concevoir. Pour nous autres Serbes, les Empires centraux et leurs complices bulgaro-tures sont des coupables, et c’est la justice internationale qui doit régler leur sort. Or, la justice ne traite pas des criminels comme des parties contractantes. Le droit péual international n’admet pas plus que le droit interne les marchandages et les négociations avec les coupables. Le droit frappe celui qui a commis le crime, et pour pouvoir le frapper, le droit a besoin d’un pouvoir matériel qui assure sa 1éalisation. Or, les Alliés poseèdent dans leurs armées victorieuses, un moyen de contrainte bien approprié au cas germanique, etils commettraient un crime impardonnable envers l'Humanité s'ils n’accomplissaient pas leur fonction et leur devoir de juge.
Pour remplir ce devoir, sans faiblesse, sans une miséricorde déplacée, mais tenant uniquement compte des raisons de justice, les Alliés doivent d’abord réduire
less.
FEUILLETON
ST PR RE
LA SERBIE
Conférence faite à la Sorbonne par P. Porovié (Suite.) |
La Serbie, done, tâche de devenir le Piémont intellectuel de noire nation, Elle le fait par effort de ses propres fils, et aussi elle accueille avec gratitude tous les gens de talent des autres provinces yougoslavels qui se sentent altirés vers celle. Ainsi, «elle devient chaque jour plus digne des grandes sympathies el dus nobles espoirs «ue le peuple vougoslave met en elle. »
k *
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Mais ce qui fil le plus à ce que les Yougoslaves regardent en Serbie leur Piémont libérateur, et ce qui les à rapprochés le plus intimement à élle, ce sont les guerres balkaniques et la guerre actuelle.
Quelques jours avant le commencement dé la guerre serbo-turque de 1912, feu M. Novakovic, l'émineni savant serbe et le regretté membre de VYinstitut de France, me disait: « C’est le devoir des générations” actuelles de faire la guerré aux Turcs pour délivrer leurs frèes macédoniens, mais, n'en doutez pas, nous y meltons en jeu tout ce que nous avons @L tout à quoi nous aspirons, et c'est de ce pas que dépend le sort e5.: de la Serbie, » Et il ne &e trompa point. Ge qui plus cet, Ta Serbie lentière paralssait être dans les idées de M. Novakovic, puisque box le monde, dès le premier jour de La mobilisation, prenait
Nous
avons Lant souffert, malheurs. nous ont tellement assailli que nous avions
son devoir très sérieux. des doutes. Et chacun avait dans son cœur une seule pensée: « Ah! Si seulement nous élions viclorieux, ct que nouls entrions à Skoplie. l'ancienne capitale du Czar Duisan !» La campagne, cependant, réussit au-dela de tout espoir, La première vicloïre de Kumanovo commença à disperser les doutes et à raffermir les espérances, el alors s’ouvrit uné série d'autres victoires, et noire armée entra non seulement à Skopljie, mais à Stip, Prilep, Monastir, Ohrid, Durazzo. Et tout était accompli avec une telle rapidité que bien des fois on ne pouvait atteindre l’armée. dans sa marche victorieuse pour la fournir de pain, et que nos soldats disaient: « Cest avec une ralion de pain que nous avons reconquis Kosovo, avec trois Monaglir, et avec sept l'Albanie..» Et celte guerre fut une rude besogne, mais ce fut la première dans la série. é
La guerre serbo-bulgare de rave.
Ah! Ces Bulgares! Pardonnez-moi si je suis forcé d'en arler avec amertume: La faute nest pas peut-être à moi seul. Mais c'est seulement notre faute ce que nous) étions naïfs dans nos rapports avec les Bulgares. Nous sommes déternels naïfs, Le prince Michlel était bien naïf à entrer en négocialions avëc CUX, puisque, après sa mort, ils tournèrent à leur profit une part de sa grande œuvre. Nous aussi, la génération actuelle, nous étions bien naïfs lorsque, depuis 1903. nous les trailtons en frères, nous faisions l'unfon douanière avec eux, nous participions côté à côté avec eux aux: congrès slaves, nous collaborions à leurs revues ef inversement, el qu'enfin nous créâmes tune ligue balkanique avec eux, pour la délivrance de la Macédoine serbe.
Dans la première guerre balkanique nous les avions aidés de notre mieux, Avant l'ouverture des hostilités, nous leur donnâmis une division de l'armée serbe— nous. dont armée était réputée insuffisante — à eux, les Prus-
v
1913 fut beaucoup plus
siens des Balkans, ainsi qu'ils se nommaient eux-mêmes! Immédiatement après la bataille de Kumanovo, et lorsque la situation mililaire était encore très indécise et même dangereuse pour nous, ils nous demandaient encore une division. el nous la donnâmes, bien que je ne sache pas qui l'aurait donnée à noire place Puis alors, c’étail noire artillerie qu’ils demandèren!, et c'était le matériel sanitaire ensuite, (ef c'étaient les wagons et les locomotives. Nous leur accordâmes tout, Pressés par les Tures à Ciataldja, ils canelurent larmistice en notre nom sans tenir comple de nos demandes. A la conférence de Londres, ils ne nuus soulenaient pas dans la défense de nos intérêts vitaux. Is -insistaient pour prolonger la guerre, et pour des raisons futiles, pour je ne sais quelle mosquée d'Andrinople; el nous cédâmes, contre nos intérêts, par amilié, par l'amour de la cause commune, Et ainsi de suite, car longue esL la liste de nos services rendus à eux. EL pour tout reconnaissance, une nuit, et tout le long du front que notre armée tenait en face de l’armée bulgare, voilà que — Sans aucune déclaration de guerre, sans aucun avis préalable, sans que nous eussions le moindre doute de ce qu'ils se préparaient à faire — voilà que partirent des milliers de coups de canons et de fusils, el qu'une ter” rible atlaque fut faite par ceux qui, diplomatiquement parlant, étaient wmcore nos alliés. C'est ainsi que Com mença la terrible bataille de la Bregalnica.
es tes Done vous ne connaissez pas la mesure de Tourdéneft du ie e, Dans ses admi rables Poésies en PE 1 à écrit un banquet où toutes les vérius s étaient rencontrées, Deux parmi elles ne $e connaissaient pas, dit-il. On les présenta l’une à l’autre, et elles furent étonnées de se voir, car c'était la première fois qu’elles Fe virent. Cétaient la Bienfaisance et la Reconnaissance. Eh Là A russe a tort. La bienfaisante la vie, maïs qui au ee Si Pr res nié sance envers qui ke and Enr n'a senti de la nr econnp
è Jue ce soit, c’est la Bulgarie.