La Serbie

complètement l'Allemagne et ses alliés. Aujourd’hui malheureusement ce n’est pas encore le cas. On à pris par un bout cette Allemagne militariste, mais en ne l’a pas encore saisie comme il convient lorsqu'il “s'agit de quelqu'un qui doit être déféré à la Justice. L'armée allemande tient encore la Russie, la Belgique, la Pologne, le Nord de la France ; les Autrichiens et les Allemands sont toujours en Serbie, au Monténégro, dans la Vénétie. L'abominable guerre sous-marine sévit même contre les navires de passagers, et la rage germanique de destruction se manifeste toujours plus grande, plus cynique, en France, en Belgique, en Serbie. Comparez ces faits aux paroles cajoleuses et séduisantes de la Frankfurter Zeitung du 15 octobre, disant textuellement ceci : « Au-dessus des terres

ensanglantées s'élève l'idée éternelle, im-

mortelle que le Droit est plus puissant que la Force (souligné dans l'original) et c’est dans cette idée que nous puisons la force d'oublier la misère de ces jours !...» Que peut-on penser d'une telle hypocrisie ? Ce n'est pas un journal allié qui écrit cela, mais bien un journal attitré de la fausse démocratie allemande, la Frankfurter Zeitung, la fameuse feuille impérialiste allemande. . Une seule pensée nous domine: tenir, tenir jusqu'au bout, résister aux sirènes pacifistes allemandes comme on à résisté aussi admirablement aux coups brutaux d'Hindenbourg-Ludendorff.

L’audace magyare

Toul le monde parle de l'Autriche, de la Monarchie des Habsbourg, et l'on passe, assez souvent, sous silence, ls Magyars: qui sont pourtant Fennemi le plus dangereux et le plus résclu de la liberté et dej l'indépendance des peuples, Au mement où l'Amérique réfléchit isi elle doit, par une réponse quelconque au comte Burian, recennaîlre même implicitement, lexistence

de l'Aulriche-Hongrie, à ce moment même :

les Magyars montent une comédie qui dépasse loutes leurs acrobaties amiérieures, Le ministre-président hengrois, M. Wekerlé. aprenoncé le 11 octobre à Budapest un discours audacieux dans lequel il oppose au programme de M. Wilson la théorie surannée de lintégrité.. de VEtat hongrois! Quant aux Sérbo-Groates, M. Wekerké ne parle pas même de lin dépendance yougoslave, mais en revanche il accarde à Fa Dalmatie le droït de s'unir à la Croatie actuelle et partant à la Hongrie, « parce que, ajoute M. Wekerié, ce serait conforme aux lois hongroises, » Pour Ja Bosnie, Wekèrlé ‘Tui laisse le choix de s'unér à la Hongrie où à la Croatie! Au fond c'est La même chose, puisque la Croalie doil rester, selon l'avis de M. Wekerlé, une dépendance magyare!

Mais en Hongrie proprement dûle il ya une majorité non-magyare, M. Wekerlié n'a

LA SERBIE

L'entretien de Buchlau

parlé -que des Slovaques, qui cherchent à s'unir gvec leurs frères tchèques, mais qui doivent rester en Hongrie, d'après la sentence de M. Wekerlé Pour les Serbes du Banat et de Batchka, pas un mot Et les Roumains de Transylvanie sont pour M Wekerlé également une quantité négligeab'e dont il ne daïgne pas même parler,

Tout en se préparant à empêcher ainsi Paffranchissement des Slaves et Latins du joug seigneurial magyar, les Magyars prennent la pose des « victimes » de l’Autriche et lancent à l'étranger des nouvelles fantastiques sur un mouvement séparaliste hongrois tendant. à la création d'une Hongrie indépendante! On se garde bien de demander une Magyarie indépendante, composée uniquement des Magyars, inais on réclame La Hongrie, cclle qui a une grande majorité non-magyare.

Le comble de l'audace magyare Cest la décision du parti de Tisza, suggérée par le ministre-président Wekerlé, de charger le comte Julius Andrassy de représenter la Hongrie aux pourparlers de paix et de l'envoyer immédiatement en Suisse, où il pourrait prendre contact avec le monde potilique allié,

Si la victoire alliée signifie la justice, le fils de ce comle Andrassy, qui a ravi au peup'e serbe la Boasnie-Herzégovine, Îe complice de Tisza, le prolagoniste du chauvinisme magyare, le comie Julius Andrassy, doit partager le sort de Tisza, Forgach, Berchicid. Burian et d'autres compars qui ont incendié l'Europe, Et nous pouvons ajouter que ce serait un véritable scandale simême une porte de service alliée s'ouvrait à M. Andrassy. Ce n'est pas avec lui que les Aliiés ont à résoudre la question de la Magyarie,

Ge régime bulgare dans la Serbie du sud

Les premières informations sur la siluaLion de la population serbe en Macédoine sont très tristes, Dans un communiqué du gouvernement serbe du 11 oclobre on lit ceci:

« Dans les départements serbes reconquis, lés autorités départementales et d'arnandissements sont constituées: elles organisent les aulorités municipales, Dans la région de l’ancien front. et à larrière, La situation est très mauvaise: les ponts el les imaisons ont été détruits: Les populax lions Sont dans la détresse, À Guevgheli, sur imille maisons, trois cents sont complètement détruites, toutes Les autres sont sans portes ni fenêtres et ont élé Lola lement pillées, Les Bulgares n'ont rien laissé dans la ville: les habitants reviennent cependant dans leurs maisons vides. Dans les zones de l'arrière les plus éloionées, la Bilualion est un peu meilleure; Pétat sanilaire. est plus satisfaisant, Tous les hiommes de 18 à 45 ans ont été enrôlés de force par les Bulgares La plupart ont réussi à déserter êt reviennent chez eux. de même que Jes populations œui avaient fui la zone des combats. Toute la population macédonienne se souvicnt avec horreur du régime institué par les Bulgares el les Allemands, »

et l'annexion de la

Bosnie-Herzégovine

M. Islovsky, ancien ministre des Affaires Etranères russes, donnant suite à une suggestion de Gauvain, vient dé publier, dans le Journal aes Débats, du 9 octobre, des détails nouveaux et authentiques sur l'entrevue qu'il a eue à Buchlau avec le comte Aerenthal, en été 1908.

« L'épisode de l'entrevue de Buchlau, écrit M. Isvolsky, a donné lieu à beaucoup de légendes et d'interprétations erronées, grâce aux mensonges répandus à profusion par le baron a'Aerenthal — mensonges qui resteront dans l'histoire comme des miodèles de perfidie, mais qui rencontrèrent, hélas! beaucoup de crédulité, en, France ct ailleurs. Tant que J'étais un personnage ofliciel, je ne pouvais faire la Tumière complète sur cet épisode. Maintenant que je suis rentré dans la vie privée, rien ne s'oppose à ce que je remette les choses au point; mais c'est là

uñ-travail assez long et.compliqué. dont. Je suis

précisément occupé en ce moment À réunir les éléments et que je compte d'ici à quelque temps présenter au public. |

Je m'en voudrais cependant de rester sans salislaire dès aujourd'hui, ne fut-ce que d'une manière succincte, le désir que vous exprimez dans voire article. Voici donc, en très peu de mots, ce qui s'est passé en 1908: :

Le baron d'Aerenthal ayant profité de ma visite à Buchlau pour m'annoncer la «décision » — et non l'« intention » — du gouvernement austro-hongrois d'annexer la Bosnie el l'Herzégovine que l'empire dualiste occupait en vertu d'un mandat qu'il tenait du traité de Berlin, Je lut objectai qu'un paréil acte, s'il procédait de la volonté ‘unilatéralee de l'Autriche-Hongrie, soulèverait une grande effervescence dans les Bal kans et provoquerait une.crise qui meltrait en péril Ja paix européenne. Me rendant compte, d'autre part, que la Russie, affaiblie par la guerre .russo-Japonaise t fpar Île mouvement révolutionnaire de 1905, ne pourrait pas s'opposer à ceite décision sans affronter une guerre avec l'Autriche-Hongrie et vraisemblablement avec T'Allemagne, et quela position dela diplomatie russe dans cette question était affaiblie d'avance du fait de certains arrangements secrets datant du Congrès de Berlin. Je m'efforçais de persuader le baron d'Aerenthal que, puisqu'il voulait modifier le traité sur un point qui intéresserait l'empire austro-“hongrois, il devait soumettre ce point à la décision d'une conférence européenne. J'ajoutais que le traité de Berlin renfermant des clauses onéreuses pour les Etats balkanique et la Russie, cette conférence devait s'occuper également de les reviser. Je lui indiquai les principales de ces clauses et le prévins à mon tour que la Russie aiemanderait pour sa part la revision «dans un sens favorable à ses intérêts », des stipulations concernant les détroits. f

‘Après une longue et pénible discussion, Le baron d'Aerenthal finit par se range à mon avis, consenti. à soumettre l'ensemble des questiens auxquelles nous avions touché à une conférence européenne (nous discutâmes même le lieu où celle-ci se réunirait) et ine promit de Surscoir à lout acte ‘unilatéral. Il n'y eut done, à proprement parler, entre nous aucun «arrangeiment (le baron d’Acrenthal m'avait pris par surprise et Je n'étais muni d'aucun pouvoir pour en conclurë un) mais un échange d'idée à l'issue. duquel. le ministre austro-hongroïs s'en gagca à ne rien brusquer et à tout soumettre à une réunion des puissances pour laquelle Je lui promis de préparer le terrain à Paris et à Londres où J'allaiss précisément me rendre.

On, sait de quelle manière le baron d'Acrenthal tint parole et comiment, quinze Jours plus: tard, il annonça avec fracas, et de connivence avec la Bulgarie, l'annexion des deux provinces, déclarant en mêmé temps — ce qui était absoJument faux — qu'il avait reçu, à cet effet, carte blanche de la Russie et de l'Italie. Je ne sais. pas si, jusqu'à ce jour, il prit cette résolution sous la pression de certains courants intéricurs, où s'il y fut poussé par l'Allemagne. Les méthoïies employées par les Empires centraux au début de la guerre actuelle et cerlains passages du livre du prince de Bulow tendent à confirmer, la seconde de ces hypothèses. »

| La déclaration de M. Isvolsky démontre bien la facon arbitraire dont la Monarchie des Habsbourg s'emparait des terres étrangères. L'annexion de la Bosnic-Herzégovine avait frappé au cœur la Serbie, et le mouvement patriotique de réviolte contre cctie violation di Droit prit des proportions) énormes provoquant une véritable crise en Europe. Il n'est pas inutile de rappeler à cette occasion avec quelle brutalité les puissances centrales ont réussi à étouffer les protestations serbes.

A la séance de la Skoupchtina, tenue le 3 Janvier 1909, lors de la discussion sur la poli tique extérieure du Gouvernement, le ministre des Affaires étrangères, M. Milovanovitch, disait enitre autres choses : {

« Combien a été malheureuse, combien fatale l'idée du traité de Berlin d'introduire l'AutricheHongrie dans la péninsule des Balkans, c'est ce qui ressort clairement des conséquences qui 5e manifestent aujourd'hui. Quel besoin, quelle raison pouvait-il y avoir d'introduire, dans la Péninsule balkanique, une puissance étrangère qui n'a rien de commun avec les provinces balkaniques,

i me peut chercher dans les territoires des Balkans que la satisfaction dé ses ambitions et de ses désirs de conquête? Quelle raison pouvaitil y avoir de faire cela, juste au moment où l'on repoussait dé la Péninsule Balkanique la Russie, qui avait inscrit dans son programme national la délivrance des Slaves dif sud? Ce qu'on a donné comme motif à l'occupation de la Bosnie-Ferzégovine résonne aujourd'hui comme une ironié amère. On disait alors qu'il fallait fermer la porte à l'invasion russe qui a créé ou: qui a aidé à créer, de 1812 à 1878, tout de qui existe dans les Balkans. Par contre, c'est celte nussion civilisatrice austro“hongroïse qui 4 montré, dès sa première étape, l'intention de l’Autriche-Hongrie d'assujettir deux provinces serbes et d'enlever à la Serbie et au Monténégro la possibilité de vivre indépendants et libres.

« Tous les amis de Ia liberté balkanique, tous ceux qui considèrent comme base de solution ae la question balkanique le principe «les BalKkans aux peuples balkaniques » ne peuvent plus douter que l’Autriche-Hongrie conslitue le seul aanger qui menace ce principe et cette solution. Le problème balkanique se réduit aujourd'hui à la défense de la liberté balkanique et dies intérêts ressortant de l'équilibre européen contre l'Autriche-Hongrie. IL faut fermer le passage à l’Autridhe-Hongrie vers la mer Egée, et on ne pourra y réussir complètement que si l'Autriche-Hongrie cesse d'être ‘un Etat balkanique, autrement, tan que l'Autriche-Hongrie restera un pays balkanique, elle représentera, par la force des choses, fatalement et même contre sa volonté, un danger pour fes peuples balkaniques et en première ligne pour ses voisins ämmédials... » :

Le discours de Milovaniovitch provoqua um colère indescriptible à Vienne et ‘Berlin Mais les circonstances particulières dont parle M. Isvolsky dans sa lettre, aux «Débats », empêchaient la Russie de défendre jusqu'au bout son point de vue. .

A la suite de la déclaration impéralive du prince von. Bulow, faite le 18 mars au Reischtag allemanidi:- « Ni à droite, ni à gauche, on veut La guerre: cela tient, à ce que l'Allemagne s'est prononcée pour l'Autriche-Homgrie et que derrière somattilu deil y a l’arméeallemande. C'est à la force de notre armée que nous devons La paix», la Russie fut lbbligée de capituler et avec elle la petite Serbie. .

Le 30 mars, les ambassadeurs d'Angleterre, de France, de Russie, d'Italie et d'Allemagne remirent au ministre serbe des Affaires étrangères à Belgrade un mémoire sur la base duquel M. Milovanovitch devait adresser au ministre d'Autriche-Hongrie textuellement la note suivante :

«La Serbie reconnaît que la situalion créée en Bosnie-Herzégovine n'a pas porté afleinte aux droits ide la Serbie. Par suite, la Serbie se conformera aux décisions que prendront les puis-

sances relativement à l'article 25 du traité de Berlin. La Serbie, se conformant aux conseils

dies puissances, s'engage à renoncer à l'attitude de protestation et d'opposition conlre l'annexion

fut sanglante et ainsi Elles furent couronnces nous coûta cher, la

La bataille de la Bregalnica d'autres batailles qui la suivirent. par une vieloine complèle, mais elle vicicire,

La guerre finie, le traité de Bucarest signé, monde respira, On allait enfin se consacrer aux {ravaux de la paix, à l'accomplissement de notre idéal de civilisation. Malheureusement, ce ne fut pas la fin mais le commencement, pas le repos, mais Ja grande guerre! Et lorsque au mois de juin 1914, la nouvelle de lassaissinat de l’archiduc François-Ferdinand tomba à Belgrade comme un coup de foudre, tout le monde y devint pensif et plein de soucis. Chacun voyait d'avance que les intrigues austro-hongroises «,llaïent faire relomber sur la Serbie l'acte insensé d'un fanatique sujet autrichien, uniquement parce qu'il était de nationalité serbe. Et c'était LL mensonge odieux que je trouve dans le divre rouge ausirohongrois, et qui dit que « c'étaient des transports d alégresse » avec lesquels le ‘peuple de la Serbie accueillit la désastreuse nouvelle. Mais l'Autriche voulut la guerre, à l'instigation de l'Allemagne, et la Serbie se. vit de nouveau obligé. de mobiliser. k

On a dit que la Serbie une calomnie absurde. On se lutte, Et l'on avait des craintes, à Torlak, près de Belgrade, au cemmiencemient de ne guerre, une paysanne m'aborda avec ces paroles :. « J al deux fils à la guerre qui ont pris part aux deux guerres lurque el bulgare, et voilà ce que je pense. Nous battimes les Turcs, et mes fils me racontaient que les Turcs étaient de bons soldats. Nous battimes les Bulgares, et mes fils me disaient qu'ils étaient de beaucoup meilleurs sodlats que les Turcs. Si naus battions maintenant les Autrichiens, notre gloire serait reconnue pal YEurope entière. Seulemient, mes fils me disent que les Autrichiens (ont tant de soldats que le pays en pullule. » La vieille avait raison. La gloire, nous l'avons; MAS

gout le

a provoqué la guerre. Cest ntait trop l'inégalité de la des soucis, Un jour

à quel prix! Deux fois nous avons chassé l'ennemi du pays, qui en pullulait, en effet, mais di a fallu que nous fimes nos derniers efforts pour le chasser. Et lorsqu'au mois de movembre 1914, l'ennemi entra dans le pays avec une force énorme — la Serbie frissonna d’un bout à l'autre, die la têle aux pieds, et se leva tout entière, Tout le monde fut convoqué sous les drapeaux. Je mie souviens qu'au plus fort de notre retraite, dans le village de ci, un jour de neige, il nous. vint, à notre division, une centaine de jeunes caporaux pour être distribués aux régiments. C'était la jeunesse universitaire serbe, le dernier espoir du ‘pays, Ce que nous avions de plus précieux et que peut-être il a fallu réserver pour un imeilleur avenir. Quelques jours plus tard beaucoup: d'entre eux furent tués. ) { |

Lt la Serbie avait souffert cruellement. Elle était détruite, saccagée, pillée. Et la malheureuse ville de Belgrade, qui a été furieusement bombardée tout le long de la guerre, a aussi cruellement souffert, Toul y fut détruit, les bibliothèques, les musées, l'Université, le beau Séminaire serbe. Hélas! chers maitres, MM. Denis et Haumant, vous viendrez encore une fois à Belgrade, je l'espère, maïs vous n'y trouverez rien de ce que fut ce Séminaire. Les étudiants sont morts, l'édifice est détruil, et quant aux livres, Dieu sait ce qu'ils sont devenus!

Et celte guerre aurtichienne était une rude épreuve pour le peuple serbe, et les pertes, furent énormes. Le peuple en resta désolé, aigri, exasSpéré. Qui avait de Pargent, n'en avail plus; qui avait. Sa maison, €lle brüla; qui avait des fils, ils furent tués, Et le cœur déchiré, et chacun ayant perdu tout ce qu'il y avait de plus précieux, les gens étouffèrent en eux-mêmes tout Sentiment d’une vie meilleure let tout amour pour ce qu'ils aimèrent jusque-là. Et. de taus les amours il ne Jeur resta que l'amour de la pate, et de tous les sentiments que le

sentiment du devoir. ne ‘ L Je ne vous parlerai pas de l'invasion de la Serbie

\

en 1915. Je ne vous parlerai pas des tués kel des'imorts; ni de la malheureuse population qui fuyait dévant l’ennemi, mourant de froid et de faïm et jonchant de cadavres le chemin qu’elle passait; non plus dies villes délruites, ni des villages brûlés, ni des atrocités que l'ennemi commet de jour en jour dans le pays conquis. Ce sont des {pages tragiques sans précédent dans l’histoire. Nouis autres Serbes nous avons une ballade populaire ‘qui dit: « Même si la mer devenait de lencre, et que le ciel se €hangeât en une feuille de papier, on ne parviendrait pas à écrire tout ce que nous avons souffert ». C’est une frop petite place pour nos souffrances. (A suivre.)

lsa résurrection de la Serbie

Il y a deux ans, j'avais publié ii-même ‘un, article sur la Serbie et som vaillant peuple, où je prévoyais déjà son inévitable résurreclion, Je me basaisy pour dire cela, sur la force de volonté, l'énergie, le courage, l'héroïsme du peuple serbe, peu. nombreux, mais fort dans son union. C'est avec bonheur que je constate aujoura’hui ce fait et que je vois (déjà approcher le moment de la libération de la Serbie. Bientôt nous verrons flotter sur Belgrade lo beau drapeau tricolore. Quel jour heueux que celui-là et que de cœurs vont palpiter de joie et de bonheur!

C'est au son des cloches des églises qu'on fêtera le retour dans ses foyers de l’héroïque armée qui entonnera l'Hymnd à ïla gloire, les clairons sonneront joyeusement et porteront aw loin la grande nouvelle de la résurreclion de la Serbie qui, wcité fois, renaîtra dans toute 5a splendeur el prouvera une fois de plus que tant que l'antour de la pairie existe, aucun pays ne peul jamais disparaître.

P. MAVROGORBATO.

re