La Serbie

Mars 1919 — Noi

Rennes

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qu'ils n'estiment pas nécessaire de modifier la procédure. ordinaire adopiée pour toutes les questions soumises à la Conférence de la paix. | “jci, nous ferons remarquér que les Italiens se “ ont contredits le même jour et dans la même - séance. En effet, Iorsque les délégués de notre Royaume eurent terminé leur exposé, M. Sonnino, se basant sur le caractère exceptionnel du proplème adriatique, se borna à déclarer que la question adriatique était une question spéciale > dont on ne pouvait charger aucune commission, . Ainsi, lorsque nous proposons l'arbitrage, les »_ jialiens se prononcent contre lui, en invoquant Ja procédure générale. Et lorsqu'il s'agit de - confier à une commission particulière l'examen _ de ce méme problème adriatique, l'Italie estime » qu'on se trouve en présence d’un cas particulier D qui demande une procédure à part. . Le second argument, l'argument réel avancé parie délégation italienne, ce serait, d'après le «petit Parisien » (M. Campolonghi), que l'Italie - ne peut pas accepter un arbitrage « au sujet de questions pour la solution desquelles elle a falt, pendant trois ans et demi, une guerre très duré»? D'après e l'Echo de Paris.», le. gouvernement falien ne peut adineltre «qu'une question vitale pour lui soit décidée en dehors de lui par l'arbiD tirage d'un tiers ». Celle manière de voir est très … dangeréuse. Elle rappelle, d'une part, les arguments allemands invoqués contre l'arbitrage obligatoire et, de l’autre, elle est de nature à - compromettre sérieusement l’aulorité de Ia Conjérence. En effet, la Conférence est souveraine pour Loutes les questions vitales ou non. Et si l'Italie estime que les questions considérées par —._ clles comme vitales doivent être résolues suivant Jes désirs italiens, c'est un point de vue auquel Ja Conférence ne peut pas se ranger.

La question de l'arbitrage éliminée, 6n procéda, dans la mème séance, à l'examen des revendications serbo-croate-slovènes. Le premier qui parla fut M. Vesnitch, qui obtint, ee jour-là, un grand succès. ll'avait la mission d'exposer, d'une façon générale, notre posilion dans la guerre

r

… mondiale. M. Vesnilch s'est acquitté de sa tâche |

avec l'autorité d'un homme d'Elat compétent et la franchise sereine du fils d’un peuple qui a tout

-. sacrifié pour la victoire du droit et de la justice. !

n Après M. Vesnitch, M. Trumbitch parla plus

particulièrement de la frontière occidentale el

un Au littoral slave. Evfiu, M. Zolger exposa la

… situation ethnographique, géographique et poli-

nn. tique de la partie de notre lerritoire qui touche

… aux pays allemands.

Lorsque nos délégués eurent terminé leur

L_ exposé, une discussion s’engagea au sujet de la

… procédure & suivre pour l'examen plus appro… fondi de nos revendications,

Au sujet de cetle séance, le communiqué offi-

. ciel du 18 février dit ; « L'étude des questions de

. frontières intéressant les Serbes, Croates et Slo-

vènes, en dehors de celles avec l'Halie: a élé ren-

oyée à la: Commission déjà-chargée des affaires :

OUMAINCE ». … Cette formule laconique ne signifie pas grand’ chose. Signalons cependant le fait que le Bureau de la Conférence, soit par négligence, soit inten… tionnellement, parle, daus la première partie du . communiqué, non du Royaume des Serbes, . Crontes et Slovènes, ni même du Royaume de Se Serfie, mais des Serbes, Croates et Slovènes, Il _ ajoute: « Les délégués ont entendu les représen. tants des Serbes (Vesnitch),des Slovènes (Zolger)} et des Croates (Trumbitch), dans l'exposé de leurs revendications ». Et c'est 1à une inexacti&_ iude. Les trois délégués de notre Royaume n'ont pas parlé au nom des branches particulières de » notre peuple, mais bien au nom de notre Etat. … Ces petitesses suggérées et appuyées par les … lialiens ne nous émeuvent pas outre mesure. …_ Ce qui est regrettable, c'est que le communi… qué de la Conférence ne s'exprime pas plus amplement sur la demande de M. Sonnino de réserver un caractère particulier à la question

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LA SERBIE

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M. Tardieu, à sa réceplion du jeudi, Ils Ini ont | impérialiste. Elle s'aécroche done à la France

demandé dans quel sens il fallait entendre exactement la décision de la Conférence de réserver la question adriatique. M. Tardieu a répondu que le Conseil des dix réservait cette question, comme un problème éminemment politique, pour le résoudre lui-même, sans se servir d'aucune commission d'étude. On lui demanda alors si cela signifiait que le Conseil des dix ne se proposait

dans le désir de mettre à la remorque du programme national français, dicté par des nécessi{és vitales de défense légitime, son programme adriatique baïkanique, héritage sinistre de Îa Triple Alliance. Ce calcul est mauvais et malveillant, parce que les Slaves ne sont et ne furent jaais ennemis des Latins. Ensuite, il est plus qu'improbable qu'une fissure puisse se produire

pas d'étudier cette question en détail. M. Tardieu |-eutre la France et les puissances anglo-saxonnes.

répondit que Île Conseil des dix prendrait certes Lous les renseignements nécessaires avant de décider.

Un journaliste voulut savoir ensuite ce que M. Sonnino avait déclaré en demandant que la question de la frontière italo-sudslave fût réservée à la Conférence: M. Tardieu dit qu'il n'était pas en mesure de répondre à celte queslion, les débais de la Conférence étant secrets. A la question d'un journaliste, si le traité roumain resterait lui aussi en vigueur au cas où le iraité de Londres serait reconnu, M. Tardieu répondit que, juridiquement, la situation n'était pas la même, car la Roumanie avait conclu la paix

La suggestion italienne est contraire aussi à la coñcepion de la Ligue des Nations. El ce qui est plus important, si la paix de Wilson ne donnait pas les garanties suffisantes contre le retour d'une agression allemande, ce n’est pas avec les peüples latins seuls que la France devrait s'allier, mais avec tous les Elats qui ont combaltu contre l'Allemagne, Sans dédaigner le concours italien, il est permis de dire que la barrière slave de Danzig à l'Adriatique constitue la meilleure digue contre la poussée germanique. Il en résulte un intérêt évident pour l'Europe de forbfier et de-raftermir celte barrière et non pas de l'affaiblir et de la miner par des arrangements de

en 1918, ce qui-virtuellement, avait annulé le. | valeur précaire. La diplomatie italienne, tout en

traité de Bucarest conclu en 1916, le 16 août. | traillant pour Pa

Cette question en provoqua immédiatement une autre, à savoir si Ja Conférence avait eu jusqu’ici l'occasion de s'occuper du traité de Londres et, de décider si et dans quelle mesure ce traité était obligatoire pour elle, M. Tardieu répondit négativement. La Conférence, comme telle, ne s'était pas encore occupée du traité de Londres.

En présence de ces divers faits, l'impression générale que l'on a c'est que l'Ilalie a trouvé de l'appui pour sa thèse, ou, autrement dit, que la position de notre Royaume par rapport à la question adriafique est très grave,

Paris, le 20 février. PoLiTicus.

Cinguièrme lettre

L'attental contre Clemenceau, et l'absence de Wilson, Lloyd Georges et Orlando de Paris, ont nécessairement influencé les travaux de la Conférence, de sorte que seules les questions de moindre importance ont été l'objet des réunions du Conseil des dix. Une réaclion s'est produite «ussitôt, due principalement aux nouvelles alarsantes venant d'Allemagne, ce qui a déterminé les grandes puissances à accélérer tous les travaux, surtout ceux des commissions et à procéder immédiatement à l'élaboration des prélimipaires de paix qui seront imposés à l’Allemagne. Cette décision présente de gros avantages pour autant qu'elle hâtera la paix définitive, mais elle comporte aussi des risques en ce qui concerne Ia solution de certains problèmes interalliés qui exigent un examen approfondi et qu'il pe faudrait pas trancher à la légère. Nous pensons surtout à la queslion adriatique qui a une importance vitale non seulement pour notre Royaume, mais pour toute l'Europe. ‘ , : 1lLest à remarquer cependant que la Conférence ne s’est pas occupée encore de la question italo sudslave. On l'a abordée une ou deux fois pour lécarter aussitôt et réserver les débats plus lard. Pourtant, on s'occupe de celte queslion dernière les coulisses où les Italiens déploient une propagande acharnée contre nous, en cherchant à nous présenter comme « austrophiles » et « soutiens » de l'Autriche-flongrie. Les gens crédules oubliant que l'Italie faisait partie de la Triple-Alliance et que c'est elle qui jusqu'au dernier moment, se refusa à envisagerle démembrement del'Autriche, tombent assez souvent dans le piège tendu, ce qui explique les allusions faites ces derniers temps contre les {roates et Slovènes dans: la presse française, allusions inspirées par la propagande itahenne.

{ Un autre courant artificiellement dirigé contre

nous, c'est la tendance des peuples latins de se rapprocher pour former un bloc éventuel contre j'Amérique et l'Angleterre. L'Italie est. particulièrement ivléressée à la formation d'un tel bloc

Lo" SNS e % . PR A, . E ne ant G

cn adriotique. Pour avoir des éclaireissemeuts sur | pour pouvoir sortir de l'isolement dans lequel _ ce poini-là, des journalistes se sont adressés à ! elle se trouve par suite de sa politique nettement LE |

,

perdant de prendre des contre-assuranices à Londres, où elle offre ses services pour la protection des intérêts britanniques dans la Médi-

terrannée. Ce jeu des diplomates complique la .

question adriatique et lui donne l'aspect d'un problème de prestige international. ‘L'Italie attend aussi de voir comment sera résolue la question de partage des provinces non-turques de: l'Empire ottoman ct quel sera le morceau

dans laquelle nous nous trouvons et les sentiments d'angoisse qui nous envahissent en présence de ces éléments impondérables dont on

veut faire dépendre la solution définitive du pro- |

blème adriatique.

italienne est de nous pousser à entrer dans le jeu de combinaisons aussi futiles que contraires à la grande pensée de Wilson sur la Société des Nations. Les lfaliens voudraient nous obliger à déplacer le problème adriatique du terrain du

set autre domaine, car natre lutle contre le

germanisme illustre bien le caractère de notre |

politique future. Néanmoins, nous ne sommes

pas disposés à suivre les suggestions italiennes | et nous tenons ferme dans notre décision de |

persister jusqu’au bout et malgré tout dans la

revendications nationales est la volonté de notre nation exprimée dans l'effort surhumain fait par le peuple serbe dans la guerre mondiale. Notre chémin est celui de la justice et aucune intrigue nelnous en fera déviér. ar + ; :

‘1 y a plusieurs indices que nos revendications ne seront pas reconnues ni du côté roumain, ni du côté italien, Pour le Banat, la Roumanie semble avoir réussi à nous prendre des régions chè-

res à tout Serbe et n'étant d'autre part en aucu- |

ne connexion avec la Roumanie. Dans la Batchka septentrionnale et centrale, nos prétentions ne

nous sont pas non plus assurées. En ce qui con- |

cerne l'Adriatique, M. Tardieu a déclaré à la

| depnière réception des journalistes que Île traité

ruse mem

|

de Londres est maigré tout obligatoire pour ls France et la Grande-Bretagne et qu'il formera la base de la discussion sur les frontières, Le moment critique est venu et notre nation doit rassembler loutes ses forces pour affronter avec dignité el sang-froid la situation difficile dans laquelle nous nous trouverons si la Conférence fait droit aux demandes injustes et illégitimes

de la Roumanie et de l'Italie. De graves décep- :

tions sont probables et il est à espérer qu'elles n'ébranleront pas la foi profonde que tous les

grands alliés.

Paris, le 2 mars 1919. Pourticus.

1 PR D ED

atines-ne-césse pas.ce=

Le discours de M. Orlando a

Du grand discours proniomcé le 1er mars

par M. Orlando à la Chambre des Députés italienne, nous reproduisons ici les deux

passages essentiels, qui ont trait À la poli-

tique étrangère de l'Italie:

« En ce qui concerne les agrandisse-

ments en territoires mon nalionaux, a déclaré M. Orlande, nous avons acceplé très volontiers le principe qui exclut le système de soumission et d’asservissement de peuples étrangers, et y substitue le devoir internatonal, c'est-à-dire la mission pour les pays plus civilisés de s'occuper des peuples moins avancés et incapables encore de former des Etats indépendants.

Ces pays le feront dans l'intérêt exclusif

de ces peuples, non pas en vertu(d’un droît personnel quelconque, maïs bien du mandat qui leur sera conféré par la Société des Nations. L'Italie, qui peut se récladegré de civilisation, a revendiqué le droit qui lui a été reconnu, d'apporter sa com tribution à cette œuvre de progrès international. »

« Quant à ses aspirations nat'onales, l'Italie a cru et croit encore fermemient en leur justesse, parce quelle ne demande rien

de plus, maïs ne pourrait admettre ro Te Re . . . ; i que de s’adjoïndre les terres et les peuples at'ribué à l'Italie, Tout ceci explique l'incertitude | de glorieuse tradition italienne et de gen| fermer, pour son intégrité et sa défense, | dans les frontières que la mature même

luÿ a assignées, fañsant d’elle le pays le plus clairement configuré et le peuple le

Au lieu de simplifier la question de délimita- | plus fondu au point de vue ethnique de tion avec l'Italie, on la complique. La tendance |

fous les peuples d'Europe. »

M. Orlando, après avoir caractérisé ainsi la politique générale de son pays, passa

| aux choses concrètes, disant du traité de | Londres qu'il est la preuve de l'esprit | conciliant de Italie et demandant, par

priecipe des nationalités pour le jeter dans la | mêlée des intérêts adverses des grandes puis- | sances. Nous ne sommes pas moins forts dans |

surcroît, Fiume, la « perle de l’Adriatique ».

Il a terminé son discours en exprimant l'assurance que l’Ital‘e défendrait son droit, non pas avec intransigeance, mails avec

| une résolution ferme. en Il est facile de remarquer le manque | de cohésion entre ce programme vague,

défense de nos droits légilimes. La base de nos | équivoque, en partie franchement impé-

rialiste, et les principes qui ont conduit les armées alliées à la victoire. Nous ne nous permettrons pas de qualifier de folles

_les prétentions italiennes, ne tenant pas à imiter l'honorable münistre-présidemt ila-

lien, qui a bien voulu caractériser de cette

| façon la demande que mous avons faite

que l’on respecte la volonté des peuples, Nous constatons seulement que M. Orlando n'a rien dit de l'unfon serbo-croato-slavène, union que son gouvernement proclamait légitime au mois de septembre dernier, et que ce même gouvernement sa refuse à reconnaître aujourd'hui. Encore moins a-t-il parlé de la proposition d’arbitraga faite par notre délégation dans un esprit d'extrême conciliation. ‘Est-ce que M. Orlando considérerait cette prétention serbe comme une folie, elle aussi?

En revanche, M. Orlanflo a endossé fout le programme de Sonnäma véritable t'ssu d'éléments naturels, géographüques. hislotiques, stratégiques et autres, et c’est avec

| sys se ! Ds HT y N + ai Serbes ont dans l'esprit de justice de leurs : CRU le qu PDU EE : le monde que l'Italie ne sera pas infran-

\ sigeante!

mer. avec “une fierté lég'time, dun haut.

Some: avec Lassalle, par l'intermédiaire (de la comtesse Haizfeld, ” avec Marx — lorsque celui-ci séjournait à Lohdres — par celui de Lassalle. C'est 1à an fait capital qui devrait être quniversellement connu ci qui explique suffisamment pourquoi le gouvernement allemand …. ne craïgnait pas les Scheidemamn et consorts, 1e 4 août 1914. (Quant Àla «philosophie» de Marx V, M. Ball & trouvé le mot axlmi. rable de « philosophie de marchandises » (Warenphilofophic). . … La culpabilité allemande dans cette guerre est donc mée d'un Soneubinat entre Le luthéranisme et le marxisme, Il faut cepent insister pour-empêcher toute tentative éventuelle ‘des clériCauk catholiques ou orthodoxes d'exploiter cette affirmation en laveur de leur secte: l'idée d’une Elise selon les vœux ile} - M. Ball est une communauté religieuse libre qui n'est réalisée par = aucune des Eglises hiérarchiüques. C'est surtout l'idée de l'universalilé, de quelque chose en quoi tous les hommes ie bonne vor nn. lonté pourraient être d'accord, qui atiire M: Ball; c’est pourquoi … À emploie, quelquefois, Le mot « calholique » dans son sens pre» Mier, dans le sens de l'universalité. Dans son. amour d'universalité, E. Ï sait sentir et exprimer, d'une manière tout-à-fait exceptionnellel . EM nos jours de haine, foute vertu, toute grandeur qui ke trouve a des nations étrangères. Rarement on vit nofamment un DL. Smpalhie aussi profonde pour la Russie; et c'est par des citations … opinions de Derstoïewski sur les Allemands, que çe beau livre ._ S'ouvre et se termine. Mais ä n'appartient à aucun peuple de 5'aiToger la. mission de sauver le mode: le * but auquel tendiemk _loutes Les pensées de M. Ball, c’est le ‘salut de la Société toi _ ‘(nlière et de chaque individu qui est en «lle, fut-ce Je plus inConnu, le plus humble. he Ë Le livre de M. Ball est écrit avec l'érudition de la bonne vieille É e allemande, avec une clarté française, avec une sincérité ei À une contrition russes et avec ce sens «de Ja réalisation pratique lu LÉ. 1e public, qui est propre aux vrais philanthropes anglo-saxons.

_ Lidée du ’« Weltbürgertum » que les classiques allemands ont _ lan aimée, M. Ball réalise . Wui-même: c'est un vrai citoyen du monde. £ ' : :

Millovan GRBA.

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Par St. STANOYEVITCH, professeur à l'Université de Belgrade.

(Suite)

fs cullivèrent les premiers les séiènces ©t les bellss-letffer. Is farent parmi les philologues serbes des premiers et les paux célèbrent {Djoura Dhnitchitch, Novi. Sad, Batchka), parmi les hislioritns (J. Rouvaratz, originaire de Slanramène, Srem). La Voïvadina fournit également les meilleurs poètes lyriques (J. Jovanoviütch, Novi Sad, Dj. Yakchitch, Cergna, Banat) comme Îles plus fameux auteurs dramatiques (J. Popovitch, Verchalz, Banal; Dj. Trifkovitch, Novi Sad), et des nouvellistes (Bofgoboï Atanoizkovich, Novi Sad). Toute cette élite était, originaire de la Hongrie. Elle donna aussi le jour aux premiers prédicatqurs Serbes (Nikanor Grouitch, T. Jivkovitch). ; Le Duché éerbe (la Voïvodina) est de plus le berceau de l'art serbe. Déjà au XVille siècle, le peintre Zacharie Orféline acquiert une véritable rénommée, et; au XIXe siècle, les Serbes de Hongrie produisent ioute une pléiade d'excellcré peitres. De nos jours encore deux des meilleurs peintres serbes qui bomf encore en vie sont deux Bamatins, l'un P. Yovanowitch, da Verchaïz, l'autre Ou. Préditch, de Dolovo. Les meilleurs ünterprètes sur Ia scène Sseibe sont des Serbes die Hongrie et les interprètes femmes surtout, La musique serbe aussi y a vu le jour (K. Stankovitch), ainsi que les premièfres exposilions artistiques. RS . Toute l'instruction publique et touta la civilisation serbe soi donc parties ide la Voïvodina. Les plemières écoles y furent touvortes, comme y furent créées les premières imprimeries, Ja science

La civilisation des Serbes de Hongrie

serbe y a pris naissance Lt la littérature y a gndi, la journalistique serbe et les beaux-arts s’y sont développés, ci Novi Sad) fut longlemps appelé avec orgueil J’Athènes serbe.

Même à une époque postérieure à celle où Novi Sad fut le centre de la vie intell&tuelle serbe, lorsque, à M1 fin du XIXe siècle, Belgrade le supplanta sous ce rapport, Novi Sad ne resta Pas moins jusqu'à nos jours avec sa Matitza, soin théâtre, le lycée, ele, le second centre intellectuel et civAsateur du peuple Serbe. Après Belgrade, Novi Sad imprime encore le plus grand nombre de livres serbes; Î y paraît aussi, après Bdilgade, Ja plus grand nombre de périodiques et la majeure partie des fniellectuels y ont fixé leur résidence. à

Le Duch& serbe (Voïvodina) n'est done pas seulement le berceau de la civilisation serbe moderne, mais il est encore, par Son im poriance cl sa puissance dans celte voie, le second iventre perbe. Maintenir ce rang ne fut pas chose aisée, car la malheureuse population serbe en Hongrie eut toujours à lutter pour son lexisleñce et À vaincre des conditions exceptionnellement pénibles.

Cependant son importance s'affirme encore plus graride dans l'histoire de la pensée nationale et dans celle du nationalisme serbe. La Voïvodina est, en. effet, le représentant typique du natinalisme scrbe. Le plus grand idéal que nourrit la population de la Voïvodina serbe est sans icomjcste la pensée serbe. Tout est bon ct beau qui est serbe, {but est brave et noble. Mais ce n'est point À du patriotisme chauvin ni impérialiste. Tolérant pour tout ce qui est étranger, respectant tout £e qui vient jdu dehors et qui est bon et digne de respect, le peuple serbe çm Hongrie ame ce qui est serbe Comme la mère nime som enfant avec, tous ses défauts, toutes ses imperfétions et ses lacunes.

Et un tel patriotisme et le nationalisme ainsi conçus rayon: nèrent do la Voïvodina dans lious les autres pays serbes et,

avec le temps, s’implantèrent partout. Le"

(A suivre).

res