La Serbie
peuples, les forces et les tendances nouvelles de la société,
Le Parlement National, dans un esprit de solidarité sociale el selon les exig'nces modernes de la polit que, donnera essor à tout ce qui doit renforcer notre organisaton publique et sociaie, particulièrement en céant el en renouvelanit la vie éconor mique des classes et des-contrées qui ont soulfe t le plus au cours de la guerre.
a
et Sloyènes: Vive sa Majesté le Roi Pierre! Vive votre Altesse Royale!
Vive la Maison Royale! Vive le peuple des Serbas, Croates el Slovènes !
Les Serbes au feu par le professeur HR .-A4. IIS S
Les Serbes ont été peu connus. les guerres balkaniques, on commença à s'intéresser un peu à ce peuple, mais la propagande austro-allemande avait encore empoisonné l'opinion publique, même celle des pays qui devaient ensuite combattre ensemble pour la liberté du monde. La guerre mondiale x mis: envaleurles-vertus serbes. Le monde stupéfait a contemplé cet exemple unique de la fidélité serbe à la parole donnée. Comment ce peuple a-t-il pu rester fidèle, malgré les pires maux qui se sont abattus sur lui, malgré la retraite inouie, mais combien glorieuse de l’Albanie, malgré les morts de l'ile de Vido et malgré la perte de tout son sol national? La Serbie à pu se montrer ainsi parce qu'elle est une terre de magnifiques paysans. J'ai eu Fhonneur d'être avec eux pendant toute cette guerre, je les ai vus presque dans toutes les batailles et je m'incline profondément devant ces héros quisont en même temps es hommes au cœur d'or. Je les ai vus ces paysans de li Choumadia, du Timok et d'ailleurs, au Matehkov Kamen lorsque les prisonniers austro-hongrois arrivèrent, Peu de temps avant, ces soldats, encouragés par leurs chefs, avaient mis à feu et à sang les plus riantes et fertiles campagnes de la Serbie. Aujourd'hui ils sont vaincus, à bout de force et la fièvre de la faim brille dans leurs yeux rougis. Ces paysans, comment vont-ils accueillir les ennemis implacables vaincus ? Vont-ils les traiter comme ceux-ci ont traité les femmes et les enfants innocents? Vais-je assister à une scène de représailles justifiées? Non, placidement, ces « séliaks », ces grands enfants au cœur d'or, tirent de leur poche leur dernier morceau de pain et le donnent aux ennemis aflamés. Et encore un jour de 1916, dans le Tchuké pelé, on se battait autour du Trident et de la fameuse côte 1212. La bataille est gagnée et nous rentrons, le soir venu, à notre campement, un de ces pauvres villages macédoniens dévasté par l'occupation bulgare. Autour d'un grand feu, sur de la paille, sont réunis un grand nombre de prisonniers allemands, de tout jeunes gens, que quelques « thitchas » surveillent tout en leur donnant du pain et des cigarettes et en se servant de quelques mots d'allemand qu’ils avaient trouvés dans leur mémoire. Un officier allié, qui est avec nous, s'étonne de la bienveillance avec la-
demi mie en eme =
Après | quelle les soldats serbes traitent ces gens
qui leur ont fait tant de mal. Un jeune capitaine répète la remarque aux soldats paysans. Aiors l'un d'eux, un hercule bâti à coups de hache, lui répond doucement :
_« Ne vois-tu pas, mon capitaine, que ce
sont encore des enfants qui ne sont pas responsables-de-eette guerre ! Et puisäils oùt des mères qui se tourmentent et se lamentent pour eux ! »
Dans ces quelques mots, nous trouvons toute la mentalité de cet incomparable paysan, mentalité faite d’amour de la terre, de bravoure, mais aussi de justice et de profonde pitié pour les malheureux, C'est cette mentalité-là que j'ai retrouvée lorsque le soldat serbe, après avoir capturé et désarmé le félon bulgare, s’apitoyait sur le sort de son prisonnier, aussitôt que celui ci lui parlait de ses enfants et de sa petite maison.
C'ést encore cette mentalité qui a inspiré les soldats campagnards qui ont gravé sur la pierre, qui capte une source dans les forêts silencieuses de Milétina Kossa, cette Milétina Kossa qui a vu tant de combats furieux, l'inscription suivante :
Les années passeront, les siècles s'écouleront
Et à loi, oh source, personne ne viendra alors
Que les ombres des héros tombés et ceux des camarades
Qui sont depuis longtemps, longtemps morts.
Et ces ombres en chœur, accompagnées par les hurlements des \ : [loups,
Par les lonnerres de la montagne et par lon murmure éternel,
Chanteront la chanson dont toutes les forêts rendront l'écho,
La chanson de glorification des régiments serbes
Qui furent jadis ici et ce couvrirent de gloire.
J'étais aussi avec ces soldats serbes lorse que le général Franchet d'Esperey a déclanché l'offensive de l’automne passé. Vous ne vous doutez pas encore de quel grand rôle a joué l’armée d'Orient dans la débâcle
finale et définitive des ennemis. Mais le jour |
viendra où l’on rendra l'hommage bien mérité à cette armée, à son généralissime Franchet d'Esperey et au général Henrys, commandant de l’armée française d'Orient. Je les ai vues à l’œuvre, vos belles troupes de là-bas. Elle ont bien mérité de la patrie!
Le canon libérateur de la Serbie s'est fait attendre, mais enfin il est venu. Et comment est-il venu, dans un tourbillon de gloire! Il m’est impossible de vous décrire cette course à la victoire. Elle restera légendaire dans les annales militaires. J'ai eu le privilège d’y assister au tout premier
Vive le Royaume des Serbes, Croates
|
rang. Certes, lorsque, après la prise des formidables positions des Bulgaro-Allemands, nous sommes partis du fond de la Macédoine, bien peu de Serbes et de leurs Alliés pensaient que nous arriverions à Belgrade en coup de vent qui renverse tout. J'en étais de ces optimistes ; quelque chose en moi me le disais, j'en étais sûr. Je n'étais d’ailleurs pas le seul, les soldats serbes avaient également ce pressentiment. Je me rappellerai toujours, à ce propos, la scène suivante : Les Bulgares avaient fui pendant
la nuit ; leurs forlifications presque impre- |
nables de Rovovska-Kossa étaient tombées et immédiatement, la division de la Morava s'était mise en narche pour les poursuivre. Mais il n'y avait pas de chemin, à peine une sorte de mauvaise piste qui grimpail sur le col de Gradechnitza Poroy. Il fallait y faire passer les canons. Chevaux et hommes traînaient et poussaient les lourdes pièces dont les roues enfonçaient dans la poussière. Les soldats encourageaient et exaltaient les bêtes en criant. Et quel fut leur cri? « Haïide ou Srbiou ! » Ces braves, eux aussi, savaient que l'heure de la justice avait sonné !
Et lorsque nous sommes partis de Mille tina Kossa pour ne nous arréler qu'à Bel grade, une transformation profonde s'est opérée dans l'armée serbe. Celle-ci esl redevenue l'armée de 1914 et 1915. Après le deuil national, l'armée avait cessé de chanter. Ses soldats ne dansaient pas le kolo autour des feux des bivouac et beaucoup d'hommes, le vieux roi le premier, laissaient pousser leur barbe, ce qui est en Serbie le signe de la tristesse. Le 16 septembre 1918, les forêts de Bele Vode répercutaient de nouveau l'écho des chants puisgants accompagnés du cliquetis des armes et du bruit de ferraille des canons qui dégringolaient la montagne. Et le soir, au clair de la lune, rougis par la lueur de grands feux de joie, les garçons de la Morava, de la Choumadia, d'Oujitze et d'ailleurs dansaient éperdument le kolo ressuscité ! Lenrs joues étaient nettes. Les poils du deuil étaient restés dans les ravins désolés. Ce fut ensuite la ruée à travers les montagnes terribles de la Macédoine. Il me semblait impossible que des hommes puissent forcer les parois à pic et nues de la Tzerna. Cependant, comme une avalanche, les Serbes s’y précipitérent. Il n'y avait plus d’obstacle qui pouvait retenir cette armée vengeresse, sûre, celte fois, que la victoire était à elle. Les obus tombaient
taient allégrement les trous produits par leur éclatement. Tous ces braves ne sont pas arrivés jusqu'aux portes de leur capitale bien aimée au confluent du Danube et de la Save. Quelques-uns, beaucoup même, ont laissé leurs jeunes vies au seuil de Ja liberté. Mais ils ont trépassé joyeusemeni avec la certitude que leur mort était le yage de la victoire. Ils dormiront tranquilles,
i encore, mais les gars en riaient et sau-
Jeudi 10 Avril 1948
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gardés par les aigles qui planent sur les cimes majestueuses de la Macédoine.
Toujours en avant, fut le mot d'ordre et,
comme dans un rêve et par un temps idéai, nous avons passé derrière le fameux col de Babouna, par Drénovo, Gratzko, Vélès, par l'Ovtche Polie, où le sang allemand a rougi l immense tapis jaune, par Koumanovo jusqu'à la porte de l’ancienne Serbie. Et,ur
: matin, nous sommes entrés à Vrania cou-
: verts de fleurs d'automne. Maïs malgré
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: tout le désir de se reposer un peu au mi-
lieu de cette population qui vous apportait tout ce que les envahisseurs pillards et rapaces lui avaient laissé, il ne fallait pas s’arrêter. Toujours en avant pour traquer l'ennemi barbare détruisant tout sur son passage. Enfin, nous fûmes à Nich. Quelques jours d'arrêt et la course recommençés. L'adversaire fuyait, déjà démoralisé, mais combattant encore et un matin, nous avons vu.devant nous Belgrade la Blanche. Comme en 4916, lorsque après la prise du Kaimaktchalan, nous avons mis pour la prémière fois le pied sur la terre serbe reconquise, nous avons enlevé nos casquettes et nous avons remercié la Providence qui, maigré toutes les apparences, a bien fait les choses !
La question de l’Adriatique
CS
Tous les grands problèmes que le Congrès de La pais aura à trancher s'agitent dès maintenant dans le tumulte de l'opinion publique et ils ont pour caractère d'être d'autant plus mouvants qu'ils touchent à des äntérêls nationaux plus contradictoires et plus profonds. La grave question de la côte de lAdriatique! est l’objet des contestalüoms les plus vives, parce qu'elle met aux prises deux peuples.
La question de l'Adrialique, telle que la guerre actuelle l’a fat surgir, se présente sous l'aspect suivant: Avec la dissol ution: de l'Autriche-Hongrie, disparaît la plus grande rivale qui se présentät dans l'Adriatique. Les Yougoslaves fortement unis, réclament au mom du principe des nationalités et de la liberté des peuples, }es rives orientales de l'Adriatique pour y construire leur umité nationale. L'Italie de son côté, réclame Fiume et la Dalmatie qu'elle aïmerailt bien voir s'ajouter aux terres érrédimées. Nous trouvons là deux efforts parallèles qui, inspirés tous deux par le principe des nat'onalités, ont pour objet de rattacher à une miasse centrale des éléments qui em sont encore séparés. Rien me nous semblerait plus facile que d'établir entre ces deux mhations un juste accord, puisque par leur nalure même, lune doit finir où l’autre commence,
Pour atteindre ce but, il faudrait maturellement avant fout, que des considérations d’une autre nature n'entreni pas en jeu. Il est certain que l'Italie ne voit pas sans appréhension grandir de l'autre côté de lAdriatique tune race jeune ct forte par laquelle, si elle détient les ports adriatiques, elle pense que toute la sécurité italienne serait menacée. Rien ae plus inerxact! Quel danger pourra bien représenter pour l'Italie un pays qui comipte un peu plus de douze millions d'habitants, un pays presque sans industrie, peuplé d'agrculteurs et de pêcheurs. alors que litalie
FEUILLETON
la suivante:
À 90 heures, la situalion des Divisions le la 2me armée est
. La division du Timok achève l'occupation du Topolac el s'ap-
9me grmée. Le 16me régiment en face de Ia 30me et fer régiments, dont 2 bataillons devant la 2me armée (probablement en réserve),
ire armé, les
direction Koziak-Kuchov-Kamen. Le 21m»
RÉSUMÉ des opérations de la bataille du Vardar (Septembre 1918)
(Suite.) F EXPLOITATION
17 septembre 1918) \
La progression des lroupes de la 2me armée a continué au conrs de la nuil. La division yougoslave poursuit sa marche en avan en direction de Kukov-Kamen. L'ennemi oppose une forte résistance el défend avec acharnement chaque pic de la ligne dk crêtes Kosiak-Kukov-Kamen Djurov-xgamen. La droite de cette ‘division consolide la position occupée sur la cote 1825.
Dans Ja matinée, l'avance des troupes de la 2me armée a été marquée par les fais suivants: la division yougoslave oceupe avec sa gauche, à 7 b. 03, la cote 1702, et sa ligne de lirailleurs s'approche de la cote 1088 Kukov-Kamen. A gnuche, elle est en liaison avec la division de la Morava. Sa droite a dirigé, xe ln cote 1825, un bataillon sur le Topoluz, avec un détachement d'assaut.
À 8 h. 30, la divisipn du Timok a déjà occuupé Ja cote 1574 du Topoloc el pousse vigoureusement en direction de la Studuna Voda. Ordre d'avancer est donné immédiatement à la 17me D. I. G. en échelons derrière la division yougosave, sur le lerrain de marche coinpris entre la cote 1705 «et le Kosiak et à la division. Choumadia qui se lrouvail derrère la d'v'sion du Timiwok. La 122me D. IL. est maintenue dans la région Dobropolje-Pozar, à la disposilion du commandant des A. A.
roche de la Stuidena-Voda, se couvränt vers le nord et le sud-est.
âprès un combat parliculièrement achauné, la division yolgoslave a cecupé Kukov-Kamen. en coopération avec la division Morava, el ses deux colonnes poursuivent leur marche en avant. A droite, la léte de la colonne poursuit son mouvement vers Elsar., La colonne de gauche à dépassé Kukov-Kamén et progresse en {direction ue Djuriv-Kamen. e Æ | Les divisions de la 1re armée continuent également très énergiquement la poursuite. À 20 h., les éléments avancés de In diviSion du Panube dépassent la ligne Besist Melnica, les trop de La aivision Drina atteignent au même moment la ligne VitolistcMelnica. La division Morava, aidée de Îa division yougoslave, s'empare à 15 h. 45, de ln position Kuckov-Kamen. et comlinue à pousser vers le nord: Au fours de la nuit, Ja division de cavalerie dépasse Polsiste et. les éléments de la division Danube alteignent le pont de Razimbey en conservant là liaison avec Ja iime D. L C.
l L'aciivité de l'aviation pendant celte journée a lé très früclueuso el très variée; outre les reconnafssances éloignées qu'eile a ofecluées, Le bombardement et l'entretien de la liaison @atre les unités d'infanterie, l'aviation nous à fourni le renseignement! important que la majeure partie des troupes devant la re armée a quilé ses anciennes positions, el se retire vers le nord-ouest, pa Razimhey et Cebren, en direction {le Dunje.
L'ennemi a opposé à l'attaque une résistance plus forte sur le front de la division du Danube, &t de la lime D. I. CG mais celte résistance a été brisée. Sur Le resie du front, l'ennemi a été plus facilement refoulé. #
Tous les wégiments bulgares qui se lrouvaient jusqu'ici sur le front des armées serbes, ont pris part aux opérations du 17 seplembre.
Par le contact, of a identifié de nouvelles unités: Le 8ime régiment, dont 2 bataillons devant lt tre armée et ! devant la
bataillon de marche bulgare s'est montré Sur le Koziak, sans avoir été identifié auparavant, quoiqu'il fût entré en réserve d'armée 17 jours avant. É Chez les Alliés, feu d'artillerie yAus intense, surtout près do Monastir el de Doiran. ‘48 septembre 1918)
me armée. — A midi, la, siluation des troupes. de cette LRÉC csi la suivante: :
La division du Timok occupe, à 8 h. 45, la Sludena Voix ti continue La poursuite vers le Blatec. La gauche de la division: yougoslave avance, à partir de 8 h., de Djurov-Kamen sur Mrezince cl sa droite d'Alzar sur Roden. La division Choumailia se regroupe sur le Topolac et Ja 17me D. I C. sur 1e Koziak.
Les résullals obtenus jusqu'à 20 h. sont les suivanis :
La division Timok a occupé le Blatec tel continue la poursui® en direction du Goloubac. ° ;
D'après des renseignements indirecls, la division yougoslave à été engagée à 1h. 18, à 2 km, au mord du village de Rosden: Catta locolité était, à ce moment, en. flammes.
Les deux divisions avancent en comballani et surmontant Les difficultés d'un errain {rès montagneux el de: mauvais chemins. La division yougoslave s'installe À la tombée du jour sur les positions entre Mrezince et Konopiste, La division Choumadiüa passe la nuil sur le ‘Topolac, la 17me D. 1 €. sur le Kosiak.
dre armée, — La division de cavalerie informe que, pour cxploiter la succès, elle a dirigé, la muit précédente déjà, la re brigedé avec une batterie de montagne, par Polchiste, Vitoliste et le massif
de la Caterna, sur le Kavadar. Avec la 2me brigade et un .
batterie de campagne, lé commandant de là division se dirig® sur Razimbey, par Vitoliste, pour se joindre, ultérieurement à. la ire brigade. / È | A4 h 30, le C. R de la aivision du Dantbe informe 4u® son aile gauche a refoulé l'ennemi, à Razimbey, sur’ l'autre rive
4
1e