La terreur à Paris

92 LA TERREUR A PARIS

de fleurs naturelles, alors rares et d’un haut prix : il s’assied à côté d'elle sur une ottomane voluptueuse... »

Son grand amour du peuple, de la patrie et de la liberté, ne l’empêchait pas, tout comme un opportuniste de 4890, d’adorer l'argent et de faire payer ses services :

« Dernièrement, un Hollandais va chercher un passeport à la Commune de Paris pour retourner dans son pays ; on le refuse : le Hollandais ne se plaint point; mais, en homme qui juge le vent, iltire son portefeuille, met sur le bureau un assignat de cent écus : il est entendu et recoit son passeport. »

Le Hollandais de M°*° Roland connaissait bien le désintéressement des sans-culottes ‘.

du jour, füt-ce Tantale ou Vénus! » Le malin Rivarol l'avait exécuté dans une charade :

Avant qu'en mon dernier le tout se laisse choir Ses vers à mon premier serviront de mouchoir.

Naturellement, au retour des Bourbons, cet aimable royaliste qui avait, lors des massacres de l'Abbaye, signé des bons de vin « pour les frères d'armes », s’apercut que ses sentiments n'avaient jamais varié. Il osa écrire : « La vérité est que je n’ai jamais été républicain. J'ai bien, sous la Terreur, composé quelques écrits qui semblaient dire le contraire; mais ces écrits étaient dictés par la terreur même... J'ai pu avoir peur de la mort. » Cubières plaidait sa lâächeté.

1 Mémoires de M°° Roland. « Ici (à Sainte-Pélagie), j'entends citer Marat, chez qui les papiers publics annoncent qu'on à trouvé à sa mort un seul assignat de vingt-cinq sous : quelle édifiante pauvreté ! » Remplacez le nom de Marat par un autre, le cliché est aujourd'hui resté le même.