La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

282 CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

D'un autre côté, un écrivain de la même école, M. Kovalewsky, considère aussi que cette révolution foncière se termina presque exclusivement au profit de la classe moyenne représentée seulement par des capitalistes, par des personnes exerçant une profession libérale, et surtout par des fermiers; et pour bien accentuer sa pensée sur ce dernier point, il ajoute que tous les témoignages sont d’accord pour reconnaître que la plupart des biens de PEglise, vendus aux enchères, se sont centralisés dans les mains des anciens fermiers !.

Telle était Fopinion de Tocqueville, et telle elle fut développée et défendue.

Certains écrivains, qui prirent en sens inverse position dans la question, cherchèrent à prouver que, sous l’ancien régime, les terres appartenaient au contraire pour la plupart aux gros propriétaires, en évaluant seulement à un seizième du territoire la partie morcelée?. L'un d’eux ajoutait : on était alors au temps de la concentration et non de la division de la propriété, et dans la plupart de nos vieilles provinces, le sol était tellement envahi par les grands domaines qu'il ne restait que peu de place pour la moyenne et la petite propriété %. M. Paul Boiteau émet le même avis en

1. La législation sociale de l'Assemblée constituante. Recueil de Jurisprudence,.t. 1, 1893.

2. J. Loutchitski, {a Petite propriété, etc., p. 23. 3. Ch. Chenneau, Bulletin des Sociétés savantes,1885, pp. het suiv.