La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

CONSÉQUENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES 289

constatant que, saufen quelques parties duroyaume, comme le Béarn et le Velay, la terre restait dans les mains d’un petit nombre de propriétaires, et il rappelle l'appréciation de Lavoisier, qui évaluait à 450.000, sur une popuplation de 26 millions d’habitants,les petits propriétaires cultivant leurs fonds en 1789. « Qu on double, qu’on triple, s’écrie-t-il, ce nombre, et lon n’arrivera pas à démentir Target déclarant, le 29 octobre 1789, à l’Assemblée constituante, que les dix-neuf vingtièmes de la nation ne possédaient aucune propriété ! ».

Sur le point de savoir si, dans l’œuvre du morcellement, l'Ancien Régime a devancé la Révolution, il est difficile de prendre parti, et de donner une solution, car, à l'appui de leurs thèses respectives , les contradicteurs ne présentent aucune preuve et seulement des affirmations. Mais pour l'Etude que nous poursuivons, cette question n’estelle pas d’un intérêt secondaire? Que voulonsnous savoir ? Uniquement si la Révolution a personnellement contribué au morcellement, et qui a profité des ventes nationales. Par conséquent nous pouvons, sans chercher à connaître le rôle de l’ancien régime dans cette œuvre, élaguer la discussion, et n’en retenir que ce qui à trait directement à notre sujet.

‘ Ainsi que nous venons de le voir, M. d’Avenel a

1. Etat de la France en 1789, p. 47.