La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

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vées, il reste à savoir quand, et dans quelles proportions, on en fit l'application.

Au début, sous le régime des biens de première origine, les municipalités étaient, on le sait, propriétaires des biens qu’elles avaient soumissionnés, et comme conséquence elles devenaient naturellement maîtresses de la direction à donner aux ventes aux particuliers. A elles se présentaient les acquéreurs, et quand les offres étaient suffisantes pour couvrir le prix dû à l'Etat, elles ne se préoccupaient ni de la forme de la vente, ni de son importance. Or, c'était Pépoque où la classe bourgeoise, dont les réserves étaient restées longtemps inutilisées, cherchait à faire des emplois, et ces emplois ne pouvaient être qu'importants et non morcelés. Aussi au début, et contrairement aux instructions reçues, les municipalités se laissèrentelles aller à répondre aux demandes de cette nature, toutes favorables à la grosse propriété. A part quelques parcelles de terres et de vignes louées isolément à proximité des villes, et quelques autres en très petit nombre dans les campagnes, tout fut donc vendu par gros lots. Sans doute on démembra les grandes terres, qui perdirent leur caractère seigneurial, mais on respecta Pintégralité deleurs corps de ferme, en maintenant à ces derniers, au moment de la vente, leurs anciennes Surfaces. Tel fut Citeaux, qui disparut comme Terre,