Le drame serbe : octobre 1915 - mars 1916

AU GRAND QUARTIER SERBE 45

Que l'on s'imagine une maison d'une banalité officielle, une sous-préfecture de province. À la porte, un factionnaire qui monte la garde. Celui-ci est un soldat du troisième ban, un vétéran à barbe grise qui a bouclé sa cartouchière sur ses humbles vêtements de paysan. Vous montez des marches de pierre usées. Sur le perron, un simple gendarme qui vérifie votre lettre d'audience, puis, cette formalité accomplie, vous faitsigne de le suivre. Alors vous allez, vous allez à travers des couloirs quelconques. À mesure que vous appprochez du court terme de votre promenade, vous voyez votre guide qui assouplit son pas, le feutre, pour finir par glisser presque sur la pointe des bottes. Y a-t-il un malade qui repose par là? Une porte est devant vous, et à travers elle un bruit de toux vous parvient. Et cette toux est une toux d’étouffement, une toux saccadée. On croirait le hoquet d’une vie qui s’en va dans un ràle.

Le gendarme qui vous précède a frappé trois coups secs. Quelque chose siffle qui