Le général Duphot : 1769-1797 : avec un portrait

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tirailleurs, ce Jeune guerrier aussi modeste que tacticien fera bientôt un bon général ». A l’unanimité, les braves chasseurs que Duphot a si souventconduitsà la victoirerendenthommage, eux aussi, « à son courage, à sa sagesse, à ses talents militaires » et reconnaissent en lui «les vertus qui caractérisent le citoyen ami de son pays ». Le dossier ne contient que ces seuls documents, sans une note discordante ni une allégation défavorable. Mais le mérite, auprès du sectaire aveugle devant lequel ni Masséna, ni Bonaparte lui-même n'avaient trouvé grâce, était une recommandation insuffisante. On était alors en pleine réaction thermidorienne. Outre son extrême Jeunesse, Duphot, déjà vaguement suspect de terrorisme (1), avait contre lui sa réputation de jacobin récemment affirmée dans une affaire qui avait fait quelque scandale.

(1) Pendant l'hiver de 1794, alors qu'il était adjudant de place à Perpignan, Duphot avait effectivement siégé dans les comités de la Terreur et cumulé les fonctions de secrétaire de la société populaire avec celles de membre du comité révolutionnaire. (M. l'abbé Tonreizces, Perpignan pendant la Revolution, t. IT, p.291.)