Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

110 LE PACTE DE FAMINE

allocution sur les causes dé son emprisonnement, sur le pacte Laverdien *.…

En 4771-1772 on l'enferme « durant dix-huit mois, couché nu, les chaînes aux pieds, sur un grabat en forme d'échafaud, sous la figure d’un timpanon large de deux pieds, couvert d'un peu de paille réduite en fumier puant, la barbe longue de plus d'un demi-pied. » Pendant ces dix-huit mois, ilne reçut que « deux onces de pain par jour et un verre d’eau pour tout aliment*.» Le 6 novembre 4772, Sartine vient le voir avec le gouverneur du château de Vincennes, M. de Rougemont. Le Prévôtse répand en invectives contre eux. Il appelle le gouverneur, Rowgemontagne, maudit démon lui reproche de l'avoir changé de chambre. A cetle observation qu'il avait démoli l'autre, Le Prévôt prétend « qu'un charbonnier est maître de faire ce qu'il veut dans sa loge et d’ôter les entraves qui lui nuisent ; » puis, se tournant vers M. de Sartine, il le traite de tyran-despote, de « démon digne de Rougemontagne, plus scélérat qu’on ne peut l'exprimer. » Il menace « sous quatre jours, lorsque arrivera la veille de la Saint-Martin, de faire des sérénades et des aubades par ses fenêtres. » Pendant la nuit du 27 novembre, il fait sauter sa grille ; « cette grille, dit-il, pesait 600 livres et il avertit son geôlier qu'il brisera également celle de 2000 livres qu’on va lui mettre » ; une autre nuit, risquant de s’asphyxier, il brûle sa porte, doublée de fer, jusqu'au second verrou, en allumant contre cette porte tout ce qu'il avait trouvé de combustible.

Il oublie parfois ses inventions sur les cachots et les tortures qu'il y subissait, et il dit « qu’il sortait chaque jour et avait un jardin qu'il cultivait. » (p. 77.) |

Vient ici se placer un de ses plus invraisemblables récits :

En 1773, il entre en correspondance avec un prisonnier, InduortRoster, « ambassadeur des Russies, qui prenait sa promenade avec lui. » Cette correspondance dura quatre mois et demi; « l’ambassadeur partit le jour indiqué, pour retourner en ambassade en Chine, trois jours après sa sortie, ce qui l'empêcha de pouvoir remplir les promesses » qu'il avait faites par lettres à Le Prévôts.

4 Le Prisonnier d'État; pp. 54, 61, 1574

2. Pendant la Terreur, un Parisien se considérait comme un des heureux de ce monde, lorsqu'après avoir fait la queue pendant plusieurs heures, il parvenait à obtenir deux onces de pain par jour, et quel pain!

3. En 1773, le chargé des affaires de l’Impératrice de Russie était M. Chotinski, Il