Le pacte de famine, histoire, légende : histoire du blé en France

192 LE PACTE DE FAMINE

Dans les états de « Dépenses des prisonniers enfermés au château Royal de Vincennes » (Bibliothèque de l'Arsenal) nous voyons figurer, en novembre 1769 ‘, la note suivante relative à Le Prevôt :

« Pour le bas officier qui a escorté la cassette des papiers du

sieur Le Prévôt, jusqu'à l'hôtel de M. le lieutenant général de po# ICE AE ac dentaire emeti scies PL t css ve

a 2 « Pour le crocheteur qui a porté ladite cassette.......... 2 tt»

Dés son arrivée à Vincennes, Le Prévôt est repris de sa manie de dénonciation. Ne trouvant personne pour transmettre ses folies au ministre, il les jette par la fenêtre : « Que Dieu veuille vous faire savoir par les vents de l’équinoxe auxquels je confie cette lettre, que je suis tyrannisé depuis treize mois et demi, » écrit-il, dans les derniers jours de décembre 1769 à un des ministres de Louis XV, et il recommence ses éternels « dévoilements de conspiration ?. »

Comme nous l'avons yu dans les aveux de Le Prévôt, il ne cessa de se livrer à toute espèce de folies que, dans ses Œuvres, il presente comme des actes d'héroïsme méritant les plus hautes récompenses et surtout les plus grosses indemnités pécuniaires.

Le 2 juillet 1770, M. de Sartine écrivait à M. de Rougemont : « Le sieur Le Prévôt vient de se mettre dans le cas, par ses nouvelles écritures, de ne plus espérer d'adoucissement et de commu nication avec personne. Vous voudrez bien le laisser où il est, et le

‘traiter comme ci-devant.. Cet homme est incorrisible et je ne veux plus avoir de bontés pour lui. S'il ne vouloit parler que de ses affaires, je lui ferais passer ses papiers ; mais, peut-on compter sur ses promesses ? ? »

Le 20 juillet, nouvelles lettres au Roi et à M. de Sartine qui ordonnait de garder ses papiers *.

note la date du 28 octobre; celle du 28 août, donnée par le Rapport, nous semble plus vraisemblable, la date de Le Prévôt ayant été indiquée postérieurement aux événements. Nous avons de nombreuses raisons de croire que toutes ces pièces soi-disant authentiques, publiées par Le Prévôt, à la fin de son odyssée, sont altérées, qu'il a supprimé les passages qui gênaient ses affirmations et ajouté, comme venant de la police, ses propres réflexions.

4. Bibl. Arsenal.

9, Pièces justificatives, p. 32. — Bien que cette lettre soit datés du 24 septembre, nous croyons qu'il faut la reporter à la fin de décembre parce qu’il y dit qu'il est emprisonné depuis treize mois et demi et que la lettre est datée de Vincennes.

3. Rapp. Com. Lettres de cachet.

4. Ut suprà,