Le système continental et la Suisse 1803-1813
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sait lui-même la promptitude des mesures prises. Il louait l’activité des cantons à remplir les instructions de la Diète et «à exécuter un décret en même temps conforme aux vrais intérêts de la Suisse puisqu'il favorisait ses fabriques plus qu'aucun autre ! ». En 1807, la Diète constatait avec satisfaction que toute plainte de l'administration française avait cessé?.
La Suisse allait-elle maintenant reeueillir les fruits de son dévouement? Quelques cantons, après la promulgation de l’ordonnance, avaient exprimé le désir qu’en échange des sacrifices consentis quelques produits suisses pussent désormais pénétrer en France avec des droits modérés. On y avait fait une allusion timide dans une adresse envoyée le 15 juillet par la Diète à l'Empereur pour le remercier d’avoir reconnu de nouveau à la paix de Presbourg l’existence de la Suisse 3%. Ces vœux allaient-ils être exaucés ? Il n’y paraissait pas. Il fallut pour le moment se contenter d’avoir conjuré un danger pressant.
Du reste, l'Empereur était absorbé par d’autres préoccupations singulièrement plus graves que le commerce et l’industrie suisses. En octobre 1806 éclatait soudainement la guerre avec la Prusse. En novembre, pendant que l’Europe, encore émue des foudroyantes victoires françaises et de l’anéantissement de la grande monarchie allemande, restait paralysée, Napoléon portait à l’Angleterre le coup préparé depuis plusieurs années, et le 21 novembre il promulguait le retentissant Décret de Berlin.
Après avoir exposé les violences de l’Angleterre, dénoncé Vintention déclarée de cette nation d’édifier sa prospérité sur les ruines du continent, il ordonnait en 9 articles l’interruption de toutes les relations commerciales du continent avec les îles britanniques, l’arrestation de tous les sujets anglais, la confiscation de toute propriété anglaise #.
1 Moniteur, 24 août 1806. ? Repertorium, $ 116 ».
3 Repertorium, $ 1224, VIII, p.320. # Un rapport de Talleyrand justifiait en ces termes le décret de Berlin:
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