Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

148 LE THÉATREH-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

« Considérant que le décret de la Convention, en passant à l'ordre du jour sur la pétition de l’auteur de ladite pièce, motivée sur ce que les corps administratifs n’ont pas le droit d’exercer la censure sur les ouvrages dramatiques, ne peut s'appliquer à l'arrêté du Conseil général, qui n’a d'autre motif que la sûreté publique ;

« Considérant enfin que le Conseil exécutif qui, dans son arrêté de ce jour, a enjoint, au nom de la paix publique, aux directeurs des différents théâtres d’éviter la représentation des pièces qui ont occasionné des troubles, et qui pourraient les renouveler, a reconnu sans doute la légitimité des motifs qui ont fait suspendre la représentation de l’Ami des Lois, qui ne peut être regardé que comme une pomme de discorde jetée au milieu des citoyens de Paris pour allumer la fureur des des partis,

« Déclare qu'il persiste dans son précédent arrêté, mande et ordonne, etc. »

Les comédiens, en présence des termes du nouvel arrêté, jetant un blâme sur leur conduite, sentirent le besoin de se justifier; ce qu'ils firent par la voie d’un placard aftiché dans Paris à deux mille exemplaires, avec ce titre :

Les CITOYENS COMPOSANT LE THÉATRE DE LA Narion A LEURS CONCITOYENS.

Après quelques explications préliminaires, ce pla card se terminait ainsi :

« À l'heure où commence le spectacle, au milieu des cris unamimes qui demandaient l’Ami des Lois, le citoyen Fleury s’est avancé et à dit :

« Citoyens, votre empressement à venir voir l'Ami des Lois nous prouve le désir que vous avez de vous y soumettre.