Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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150 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

corps délibérants : La Convention nationale d’une part et La Commune de Paris de l’autre.

*En nous reportant au procès-verbal de la séance du 16 janvier de la Convention, nous allons pouvoir en constater le développement et les suites.

Mais d’abord, indiquons ce qui se passait au théâtre de la Nation, ce même jour 14 janvier, à cette représentation où, suivant l'engagement pris par les comédiens envers le public, on devait jouer l’Ami des Lois. Au mépris de cette promesse, l'affiche annonçait un spectacle exclusivement classique : L’Avare et le Médecin malgré lui.

Les mêmes précautions militaires que lavantveille avaient été prises; des troupes et des pièces de canon cernaïent le théâtre.

C’est à grands cris que le public réclame la pièce frappée d’interdit.

Santerre se présentant de nouveau, escorté des officiers municipaux, pour assurer l'exécution de l’arrêté prohibitif, est encore accueilli par des huées et par des cris : « À bas le gueux du 2 septembre! à bas les assassins ! à bas le général Mousseux ! »

Il riposte, en leur lançant la qualification d’aristocrates. Cependant, les comédiens ayant déclaré qu’ils ne pouvaient enfreindre une défense formelle de jouer une pièce non affichée, le parterre demande qu’au moins la lecture en soit faite sur le théâtre.

À ce moment, plusieurs jeunes gens s'élancent sur la scène, et la pièce y est lue au milieu des bravos et des transports du plus vif enthousiasme.

Arrivons actuellement à la séance de la Convention du 16 janvier.

L'arrêté prohibitif du Conseil exécutif, transmis à l'Assemblée, souleva une discussion d’une trop haute importance pour qu'elle ne trouve pas ici sa place :