Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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Mais quand on vient dire que la municipalité doit être déchargée de toute espèce de responsabilité, ce raisonnement est-il de bonne foi? Non... 1e demande donc la question préalable sur l’amendement. La question préalable fut adoptée, conformément aux conclusions de Pétion. »

Cependant, ce vote excita un sentiment de violente colère dans la partie extrême de l'assemblée, dite la Montagne. C'était incontestablement là, en effet, un échec, une défaite pour le parti jacobin, mais il ne devait pas tarder, ainsi que nous allons le voir, à prendre une terrible revanche.

A la représentation du 20 janvier, les troubles recommencèrent au théâtre de la Nation, à la vérité avec moins d'intensité. Voici, au surplus, en quels termes le récit en est fait par la Gazette nationale :

« Le Conseil général avait encore chargé mardi

dernier le général Santerre d'empêcher que l’Ami des Lois ne fût joué. — « Les comédiens l'avaient prévenu. Ils montrèrent le courage de résister au vœu des assistants qui demandaient | Ami des Lois et rejetèrent tout ce qu’on proposait en remplacement.

« Les spectateurs, au lieu de s'irriter d’une résistance que l’on ne pouvait qu’estimer dansles acteurs, prirent leur parti gaiement. On chanta et on dansa la Carmagnole, jusqu’à l'heure où les spectacles finissent. »

Le journal ajoute :

« Voilà donc les troubles effrayants et l’agitation fâcheuse que produit cette comédie! Il faut convenir que cette conspiration comique n'est pas, au moins par les effets, d’une bien grande noirceur!

« Le Commandant général a encore supporté cette fois la mauvaise humeur du public. Il a fait arrêter