Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

LA TERREUR 163

forte ont élevé vos idées; et votre marche, aussi rapide que la Révolution, est aussi marquée par des succès.

« Agréez, je vous prie, Madame, tous mes remerciements et soyez persuadée des sentiments respectueux avec lesquels je suis, ;

« Le comte de MiraABEAU. »

Cette lettre fut reproduite dans la préface de l’Ombre de Mirabeau aux Champs-Elysées, par O. de Gouges.

Cet à-propos en un acte, improvisé, suivant-elle, en quatre heures, avait été composé, reçu, distribué, mis à l'étude et joué dans l’espace de treize jours, par les Comédiens-Italiens ordinaires du roi, à la date du 15 avril 1791, quinze jours après la mort de Mirabeau. Au prologue, le Destin s'exprime ainsi du haut d’un char : « Je viens de faire trancher les jours du grand Mirabeau et j'ai vu trembler, pour la première fois, la main de la Parque; allons tout préparer, aux Champs-Elysées, pour le recevoir... » .

La scène représente, alors, les Champs-Elysées, où se réunissent Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu, Henri IV et Desilles. Ce dernier s’adresse à Henri IV en ces termes :

« Cher Henri, idole de la France ! ce peuple toujours cher à ta mémoire, voit encore en toi ton petit-fils qui marche sur tes traces. Les Français, en extirpant tous les abus qui entouraient le trône, ont rendu à leur monarque sa véritable existence ; Mirabeau surtout a développé ce grand principe, important au salut de l’État : Le peuple et le roi, voilà ses maximes. Point d’intermédiaire entre ces deux puissances. »

À quoi le bon roi, le roi de la poule au pot, ré-