Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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pond, avec une instinctive défiance, bien naturelle :

« Que ce récit m'intéresse, mais que je crains les effets de ces innovations! »

Intervient aussi Louis XIV, dont la conversation avec Henri IV est bientôt interrompue par la musique du convoi de Mirabeau, compnsée par Gossec.

À la suite, apparaît Mirabeau lui-même, suivi de Ninon de Lenclos, de M"° de Sévigné, de M"° Deshoulières, de Solon et autres illustrations. Il prononce naturellement un discours dont la péroraison finit ainsi : \

« Puisse la France n'oublier jamais que la seule forme de gouvernement qui lui convienne est une monarchie sagement limitée! »

Cette profession de fois monarchique devait plus tard être fatale à Olympe de Gouges.

Une trentaine d’autres pièces, drames ou comédies, ensuite- présentées aux Comédiens-Français, furent toutes refusées, bien que, grâce à de nombreux présents, elle eût gagné la protection de l'acteur Molé.

Parmi ces pièces figurent : Lucinde et Cardénio. — Le Mariage inattendu de Chérubin. — L'homme généreux.— Le Philosophe corrigé. — Les quatre préjugés du Ministre ou la France perdue, tragédie velche, en six actes et en prose. Elles étaient imprimées chez la V'° Liberté, à l'enseigne de la Révolution.

Elle composa aussi un roman intitulé : Le Prince philosophe. « Le roman le plus sage, le plus fou et le plus moral, s’écrie-t-elle; je n’ai mis que cinq jours pour le concevoir et le produire. »

C’est à la suite d’une série d’échecs successifs, subits impatiemment, mais sans se rebuter, qu’elle tint ce propos aux comédiens : « Un bon cheval peut broncher, mais toute une écurie! »

Voici en quels termes elle jugeait elle-même sa comédie, Molière chez Ninon, lue au comité du

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