Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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Puis vinrent d'assez piquantes révélations sur les cadeaux destinés à adoucir et gagner le grand acteur Molé, notamment : deux orangers magnifiques, une dinde truffée et un Parnasse en porcelaine de Sèvres, qui ne lui avait pas coûté moins de 600 livres.

Cependant, en 1792, une de ses comédies en deux actes, Le Couvent ou les vœux forcés, fut représentée sur le théâtre Français-Comique, de la rue de Bondy.

Ea publication de cette pièce contenait une longue préface dans laquelle elle raconte ses persécutions.

« J'ai déjà prouvé, dit-elle, que depuis ma naissance je suis persécutée, que rien ne m'a jamais réussi; qu'enfin les vraies jouissances me sont inconnues,

de ladite année, d’après Barba, et eut encore 200 représentations. Cependant, le Cousin-Jacques ne fut pas plus heureux qu'Olympe de Gouges, auprès des Comédiens-Français, qui refusaient, impitoyablement et à l'unanimité, toutes ses pièces. Aussi, en leur envoyant une nouvelle comédie, il y Joignit . l’épitre ci-après :

mr Vous allez, suivant l'usage, Employer dix ans à savoir

Si vous en ferez la lecture. Pendant dix autres, l’on assure Qu'’au premier jour il faudra voir. Dix ans après, quelqu'un peut-être, En me voyant, se souviendra,

(S'il peut alors me reconnaitre),

De ma pièce, et puis se dira:

11 faut s'occuper de cela...

Dix ans après, plus de délais : Vous y songerez ou jamais... Mais priez bien vos descendants D'avertir alors le parterre

Que, depuis trente ou quarante ans, L'auteur est mort sexagénaire.

(V. Fournel, Curiosités théâtrales.)

Cette situation s’est-elle sensiblement modifiée de nos M La réponse se trouve dans les récriminations d’un style peu mesuré, trop souvent, même, âpres et acerbes lancées par certains auteurs ulcérés contre les décisions de la Comédie-Française. n \

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