Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

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168 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

de Belgique, et qu'Olympe de Gouges fit représenter au théâtre de la République, le 23 janvier 1793, le surlendemain du supplice de Louis XVI, était intitulée : Le Général Dumouriez à Bruxelles ou les Vivandiers. |

Elle y mettait en scène Dumouriez, les D! de Fernig, officiers d'ordonnance du général (1}, et le jeune Philippe-Egalité, le duc de Chartres.

La dédicace de la pièce était ainsi conçue :

Olympe de Gouges à Dumouriez, Général de la République Française. Duvourtez,

« J'ignore s’il est venu jusqu’à toi qu'une femme ait osé te faire agir et parler, au milieu de tes travaux

(1) Félicité et Théophile de Fernig, filles d'un ancien officier, furent célèbres dans les fastes de la Révolution, comme officiers d'état-major auprès de Dumouriez, de Beurnonville et du due de Chartres, à Jemmapes, Valmy, Nerwind, Anderlecht, ete. — Voir sur leur existence héroïque etromanesque: Les Girondins, par Lamartine; Les Archives historiques et littéraires du nord de la France, par Dinaux, etc.; Le Dictionnaire encyclopédique de la France, par Phil. Lebas.

Mi: de Fermg ne furent pas du reste les seules femmes combattant dans les rangs des armées républicaines ; on cita également la femme d’un capitaine de hussards des Ardennes nommé de Saulanne. « Cette jeune amazone de 20 ans, dit le général Thiébault, en costume d’officier de ce corps, ne quittait pas son mari, et dans deux charges que le régiment exécuta sous nos yeux, elle se conduisit aussi bravement que le plus intrépide des hussards. Son sabre au poing, elle était toujours des premiers; mais, se défiant de la vigueur de son bras, elle avait un sabre presque droit, pointait au lieu de sabrer et

iquait à la figure avec beaucoup d'adresse. Elle montait d’aileurs à cheval à merveille et mamait, avec une aisance parfaite, un coursier aussi fin que léger.

M. de Saulanne auitta le Service en 1794, d’après le lieutenant général Margaron, alors chef d’escadron dans les hussards des Ardennes, à cause des dangers auxquels il ne pouvait empêcher sa femme de s'exposer. Aussi heureuse que brave, elle échappa au fer comme au feu de l'ennemi. »

(Mémoires du Général baron Thiébault (1769-1795) Plon, éditeur, 1893.)