Le théâtre français pendant la Révolution 1789-1799 : avec plusieurs lettres inédites de Talma

172 LE THÉATRE-FRANÇAIS PENDANT LA RÉVOLUTION

puisque nous avons celui de monter à l'échafaud. »

Son pamphlet : La fierté de l'innocence, contenait de nobles pensées. =

Sa haine contre Robespierre l’entraîna à composer plusieurs pamphlets violents, en brochures et en placards affichés sur les murailles.

L'un d’eux, intitulé Pronostic sur Maximilien Robespierre, par un animal amphibie, est trop curieux pour que nous n’en détaillions pas quelques passages. Il commence ainsi : « Portrait de cet animal. — Je suis un animal sans pareil, je ne suis ni homme ni femme. J'ai tout le courage de l’un et quelquefois les faiblesses de l’autre. — Je possède l’amour de mon prochain, et la haine de moi seul. Je suis fier, loyal et sensible.

« Ecoute, Robespierre, c’est à toi que je vais parler, entends ton arrêt et souffre la vérité.

« Tu te dis l'unique auteur de la Révolution, tu n'en fus, tu n’en es, tu n’en seras éternellement que l’opprobre et l’exécration.

« Je ne m'épuiserai pas en efforts pour te détailler; en peu de mots je vais te caractériser : Ton souffle méphétife (sic) l’air que nous respirons actuellement; ta paupière vacillante exprime, malgré toi, toute la turpitude de ton âme et chacun de tes cheveux porte un crime... »

Plus loin, elle le provoquait dans les termes suivants :

« Pour mon nom, je le tais et tel est mon dessein, mais je te l’apprendrai les armes à la main. Je te jette le gant du civisme, l’oseras-tu ramasser? Trace sur cette affiche le jour, l'heure, le lieu du combat, je m'y rendrai.. »

Enfin dans une autre publication, renonçant à céler son nom, elle s’exprime ainsi :

« C’est moi, moi, Maximilien, qui suis l’auteur de