Les complots militaires sous la Restauration, d'après les documents des archives

LES PROSCRITS DE LA RESTAURATION 335

voyager dans le Levant et l’Archipel jusqu’en 1820 et nous laissaient un curieux récit de leurs promenades (1).

La plupart, cependant, sans aller si loin, s'étaient réfugiés en Angleterre, comme Drouet d’Erlon, Vaudoncourt, Marbot, et bien d’autres.

Drouet, proscrit par l'ordonnance du 24 juillet, avait d’abord trouvé refuge en Allemagne lorsqu'il fut condamné à mort, le 10 août 1816. Il était en Suisse lors de la conspiration Didier à Grenoble. Comme nous l'avons vu, il était prêt à prendre la direction militaire du mouvement, et il avait passé la frontière.

L’échec de cette tentative le forca de se dérober sous un déguisement et de se réfugier en Angleterre.

Vaudoncourt a raconté lui-même ses vicissitudes (2). Chef des confédérés de la Moselle, en 1815, il avait réorganisé la garde nationale de Metz, et s’était chargé de défendre la ville contre l'invasion. Mal secondé par Miollis, il fut forcé de quitter Metz, et fut condamné par contumace tandis qu'il gagnait la Belgique. Il passa de là en Allemagne et en Italie. C'était le moment où éclatait le soulèvement du Piémont. Vau-

(1) Voyages des frères Bacheville, « après leur condamnation par la cour prévôtale du Rhône, en 1816 ». Paris, 182, in-18,

chez Corréard. Ils furent relevés de leur condamnation en 1820. (2) Vaudoncourt, Quinze ans d'un proscrit,