Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique

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clu, le 23 décembre 1865, une union monétaire, à laquelle la Grèce a adhéré peu d'années après. En vertu de cette convention, dite Union monétaire latine, ces cinq Etats se sont engagés à frapper leurs pièces d'or et d'argent sur un même pied et à les accepter réciproquement dans leur circulation interne, en excluant de cette circulation toutes les monnaies similaires d’autres Etats. Cette convention a subi, depuis 1865, diverses modifications. Mais, quant aux écus de 5 francs, la seule modification importante à signaler résulte d'une convention supplémentaire du 30 décembre 1885, en vertu de laquelle les Etats contractants ont décidé de suspendre la frappe de ces écus à partir du 1% janvier 1886, sauf quelques exceptions prévues pour des sommes minimes en faveur de l’un ou l’autre des Etats. Il s'ensuit que, au point de vue de l'histoire, la série de ces belles monnaies s'arrête en 1886 et qu’il n’en existe point à l'effigie des souverains dont l'avènement est postérieur.

Les pièces de 5 francs sont, d'ailleurs, d'une origine relativement récente : elle sont l'application aux monnaies du système décimal introduit en France par la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795). On avait bien frappé, au commencement du règne de Louis XV (17181720), des écus de 100 sols, ayant pour sous-multiples des pièces de 20 et de 40 sols, et d'où descendent en droite ligne nos pièces de 5 francs actuelles. Mais on a promptement abandonné ces écus pour les monnaies du système duodécimal : pièces de 24 sols, de 30 sols, de 3 livres et de 6 livres; ce sont ces espèces-là qu'on a frappées pendant tout le reste du dix-huitième siècle, jusqu’à la loi de l'an III.

En Suisse, l'unification monétaire ne date que d'une loi du 7 mai 1850. Jusqu'à cette époque, chaque canton