Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique
LES ÉCUS DE CINQ FRANCS 307
avait sa monnaie spéciale, et ces monnaies locales se rattachaient à plusieurs systèmes différents, mais ayant, en général, pour base commune le bafz, qui valait de 14 à 15 centimes. Pour les grosses pièces d'argent, la plupart des vieux cantons ont eu, jusqu'aux dernières années du dix-huitième siècle, des écus de 30 batz, valant de 4 fr. 80 à 5 fr. 50 de notre monnaie actuelle; à partir de 1795, on y a substitué, dans les cantons de Berne et de Lucerne, dans la République helvétique, dans les cantons d'Argovie, de Vaud, d'Appenzell (Rh. Ext.), de Fribourg, de Soleure et du Tessin, des écus de 40 batz, valant, de même que les écus de 6 livres français, environ 5 fr. 91; et, comme les monnaies cantonales ne suffisaient pas aux besoins de la circulation, on autorisa, dans plusieurs cantons, l'usage simultané des écus français moyennant une contremarque en indiquant la valeur en batz suisses (38 ou 39). Pour le dire en passant, les écus de 40 batz ou 4 francs suisses sont des pièces superbes, ayant aujourd'hui, dans le commerce des monnaies, une valeur très supérieure à leur valeur nominale.
Les premiers écus de 5 francs italiens remontent à la République cisalpine et au royaume d'Italie. Il en a été frappé ensuite dans le royaume de Naples sous Murat, et dans la principauté de Lucques et Piombino du temps des Bacciochi. Après la chute de l’Empire, les Etats sardes, puis le nouveau royaume d'Italie ont conservé le système monétaire français, depuis VictorEmmanuel I®, en 1814, jusqu’à nos jours ; il existe en outre, se rattachant à la même période, des pièces de 5 francs du duché de Parme, des républiques éphémères de Milan et Venise, en 1848, du pape Pie IX et de la république de Saint-Marin.
La Grèce, à l'avènement du roi Georges I‘, a substi-