Les fêtes et les chants de la révolution française

qe APPENDICE. 287

ment suite à la première strophe, el que l’ensemble de la partition actuelle est composé de deux cahiers distincts, rapportés l’un près de l’autre, et entre lesquels existe une solution de continuité.

Aussitôt que le chœur commence, on lit sous les parties vocales les vers de Chénier : « Source de vérité, etc. » Au dessus, ceux de Desorgues : « Père de l’univers ». Les premiers ne sont pas effacés au début; ils le sont à partir du cinquième vers. La volonté de substituer de nouvelles paroles aux premières s'affirme donc de la façon la plus manifeste. Elle ne cesse pas d’un bout à l’autre du morceau.

Donc, ce manuscrit, à travers les remaniements dont il témoigne, n’a conservé que deux strophes, la première et la dernière. Mais les parties séparées vont nous permettre de retrouver l’œuvre entière.

Ces parties sont les seuls vestiges (incomplets même en un endroit) qui nous aient été conservés du matériel vocal et instrumental de l'Hymne à l’Être suprême tel qu'il fut préparé pour la fête du 20 prairial. Elles se trouvent comme noyées dans un énorme paquet de parties (gravées pour la plupart) ayant servi pour une exécution postérieure et par conséquent formant un autre matériel (on n'y compte pas moins de 380 parties d'instruments). Du matériel primitif, deux parties vocales seulement (une taille ét une basse) donnent les paroles de Chénier et le développement complet de l'hymne en six strophes de huit vers (ou douze de quatre vers). Mais il y en a d’autres qui, tout en ayant déjà substitué les paroles de Desorgues, sont, au point de vue musical, si conformes aux précédentes qu'elles doivent être considérées comme faisant partie du même matériel : le papier est le même, la copie exécutée semblablement; au contraire, le matériel ayant servi pour l’exécution postérieure est tout différent, étant imprimé. Enfin le matériel primitif comprend encore la presque totalité des parties instrumentales. L'ensemble nous offre donc tout ce qui est nécessaire pour reconstituer, à quelques menus détails près, l’œuvre originale dans son intégralité.

Il existe pourtant une différence intéressante entre celles de ces parties vocales qui portent les paroles de Chénier et