Les serviteurs de la démocratie

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186. LES SERVITEURS DE LA DÉMOCRATIE

s'épanouir dans les splendeurs d’une vie élégante. C'était un beau jeune homme, réputé pour sa bravoure et son intelligence, et qui n’avait qu'à vouloir pour obtenir du gouvernement de Louis-Philippe les plus hauts emplois; mais ce n’était pas ainsi que Barbès comprenait l'existence. Il avait été témoin, de 1830 à 1837, des répressions sanglantes et impitoyahles que la monarchie constitutionnelle avait opposées aux révoltes populaires. À combien de promesses, d’ailleurs, elle avait manqué, cette monarchie citoyenne ? Après avoir promis la liberté de la presse, elle avait promulgué les lois de septembre; à plusieurs reprises elle avait refusé, malgré les réclamations les plus éloquentes, ct le droit d'association et le droit de réunion. À Paris, rne Transnonain; à Lyon, dans ies quartiers ouvriers, le sang avait été répandu à flots ; enfin, cette monarchie, qui devait être la meilleure des Républiques, se refusait à l’adjonction des cäpacités, ne voulait pas entendre parler du suffrage universel et pratiquait avec un tranquille cynisme la corruplion électorale. C'était plus qu’il n’en fallait pour provoquer les indignations généreuses et pousser à l’action les intelligences ardentes.

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Barbès, qui vivait à Paris, après avoir terminé ses études de droit, au milieu des hommes les plus éner-giques du parti républicain, s’affilia à une société secrète et se prépara à renverser, par un coup de main, le gouvernement de Louis-Philippe.

Barbès et ses amis crurent que le moment d'agir était venu en 1839. Ils descendirent dans la rue, atta-