Louis XVI et la Révolution

MARIE-ANTOINETTE. 57

d'un garçon. » Pendant une absence de son amie, MarieAntoinette fait vingt lieues par jour pour la revoir. Ce sont là des témoignages flatteurs de la royale amitié. Mais il faut aux Polignac du solide plutôt que du brillant, au témoignage de Mercy, qui écrit le 18 juin 1780 : « Toute cette famille presse moins sur les faveurs honorifiques que sur celles qui sont d’une utilité plus réelle, et, dans ce dernier genre, ils n’ont pas encore rempli tout ce qu'ils semblent se promettre.» Mercy paraît dur et de mauvaise humeur à M. Schlesinger, dans sa dithyrambique histoire de la duchesse de Polignac. Mais les contemporains impartiaux pensent comme Mercy. On s'étonne de voir les places, les dignités, les pensions s’entassernon sur la tête de l’amie désintéressée, mais sur celle de sa famille et de ses amis. ; Le comte de la Marck DucnessE DE PoLienac.

avoue la faute de la reine:

« Le mal, et c'était un mal grave, je le reconnais, c’est que ces places ne se donnaient pas à ceux qui les avaient méritées, et qui les auraient bien remplies. Le père du comte Jules de Polignac, par exemple, élait totalement dépourvu d'esprit, et sa conduite sans dignité, ce qui n'empêche pas qu'on lui donna l'ambassade de Suisse, parce qu’elle était lucrative, et qu’elle l’éloignait de la cour, où sa présence gênait ses enfants. » Le mari de la favorite n’est pas non plus oublié, comme bien l'on pense. Il donne sa démission de colonel du régiment du Roï, parce que n'étant que brigadier à quarante ans, il trouve