Louis XVI et la Révolution

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assertions et celles de la reine; il est quelquefois obligé de reconnaître des éelipses de « la bonne foi et franchise qu'il a toujours trouvées dans le caractère de cette auguste princesse ». Le plus grave, c’est que très souvent ces mensonges sont destinés à dissimuler des manquements à des engagements d'honneur. Dauphine, elle donnait sa parole à sa mère de ne jamais aller à la chasse : en effet, elle se contentait de la rencontrer « par hasard », et de suivre quelque temps la même direction. Reine, elle ne tenait pas ses promesses, pas même celles qu’elle avait faites à son frère. « J’ai hasardé, écrit Mercy le 12 septembre 1777, d’en exposer mon avis, en faisant sentir que la reine manquait de parole etmème de procédé envers son MALESHERBES. auguste frère. » Mais

ses remarques ont été

fort inutiles, car, le 17 octobre, ses plaintes recommencent : « Je ne reviens pas de mon étonnement sur la courte durée des impressions faites par Sa Majesté l'Empereur sur l'esprit de la reine; et après avoir vu cette auguste princesse pendant deux mois bien pénétrée des vérités utiles qui lui avaient été représentées, il est inconcevable que toutes choses reviennent à un état réellement pire qu'il n’était avant le voyage de l'Empereur dans ce pays-ci. J'ai lieu de croire que le règlement écrit par Sa Majesté a été supprimé et jeté au feu. Ce qui m'afflige encore davantage, c'est de voir que la reine, contre son caractère naturel, ne se fait ni peine