Mémoires sur la Révolution française

336 MÉMOIRES DE MADAME ELLIOTT

Elliott nous dit presque dans les mêmes termes que le correspondant de Mirabeau : « Ce prince était un homme de plaisir, qui ne pouvait supporter ni embarras ni affaire d'aucun genre; il ne lisait jamais et ne s'occupait de rien que de son amusement. A cette époque, il était amoureux fou de madame de Buffon, la menant tous les jours promener en cabriolet, et le soir à tous les spectacles ; il ne pouvait donc s’occuper de complots ni de conspirations. Le vrai malheur du duc fut d’être entouré d'ambilieux qui l’'amenaient peu à peu à leurs desseins, lui montrant tout sous un jour favorable, et le tenant tellement en leur pouvoir qu'il ne pouvait plus reculer. » Elle insiste un peu plus que M. de la Marck, et selon son rôle de femme, sur les qualités sociales du prince et son amabilité superficielle; mais pour le fond, elle nous montre encore plus, elle nous fait encore mieux comprendre son peu de caractère et de consistance, et cette ab-

sence de tout ressort moral qui le laissait à la merci