Mgr de Mercy évêque de Luçon et les serments de 1792-1795

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ment commun qu'ils ont attendu une règle commune. Ils regrettentque les évêques réunis à Constance n’aient as suivi la même marche, et sûrement M. l'évêque de Langres le regrettera avec eux, quand il saura que son opinion, trop tôt et trop répandue, peut devenir une occasion de division, que déjà elle éclate, qu’elle jette les pasteurs du second ordre et les fidèles dans l'incertitude, et que les ennemis de l'Eglise s’en prévalent.

« En rendant toute justice à la pureté d'intention de M. l’évéque de Langres, l'hommage le plus sincère à la supériorité de ses lumières, fort du suffrage du plus grand nombre de nos collègues et du jugement présumé du Souverain Pontife, nous osons, sans crainte de lui déplaire, entreprendre l'examen et la critique de la dissertation sur le nouveau serment, en lui protestant que si notre sentiment diffère du sien, nos cœurs n’en resteront pas moins unis par les liens d'une fraternelle charité.

« Je crois avoir prouvé l’inconvenance et le danger dela publication de M. l'évêque de Langres avant qu’elle eût été concertée avec ses collègues et le pape. Il s'agit à présent d'établir si les évêques de France et le pape peuvent ou non adopter cette opinion, et pour cela il faut l'examiner au fond, dans ses principes et dans ses conséquences.

« D'abord M. l'évêque de Langres se demande : Le nouveau serment civique est-il criminel, en ce qu’il attaque directement la religion ? Il n'hésite pas à prononcer que s’il oblige à des choses opposées aux préceptes de la religion, rien ne peut l’excuser. Et il part de là pour louer le zèle des évêques députés aux Etats généraux qu'il a si bien imité lui-même, qui a eu pourimitateurs tous les évêques de France, la grande majorité des pasteurs et des ecclésiastiques de l'Eglise gallicane (nous pouvons ajouter de l'Eglise catholique réunie à son chef), et qui tous refusèrent le serment qui engageait àla constitution antichrétienne et schismatique dite constitution civile du clergé. « Ce serment, dit-il, « fait sans restriction, eût été une véritable apostasie. Il n'était « pas permis de le prêter. C'était le cas de tout souffrir, de mou« rir plutôt que de se soumettre. » M. l'évêque de Langres a glorieusement conformé sa conduite à ses principes, qui sont ceux des autres comme les siens.