Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

178 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

« de votre désobéissance. » Alors le cultivateur, frappé par la beauté du spectacle et la richesse des images, croyait, se faisait, obéissait, et facilement attribuait à l’imposture des prêtres les miracles de la nature.

Telle fut parmi nous l’habileté sacerdotale ; telle est l'influence des images.

La commission que vous avez nommée pour rendre le nouveau calendrier plus sensible à la pensée et plus accessible à la mémoire, a done cru qu’elle remplirait son but, si elle parvenait à frapper l'imagination par les dénominations, et à instruire par la nature et la série des images.

L'idée première qui nous à servi de base, est de consacrer, par le calendrier, le système agricole, et d'y ramener la nation, en marquant les époques et les fractions de l’année par des signes intelligibles ou visibles pris dans l’agriculture et l’économie rurale.

Plus il est présenté de stations et de points d'appui à la mémoire, plus elle opère avec facilité : en conséquence, nous avons imaginé de donner à chacun des mois de l’année un ñom caractéristique, qui exprimt la température qui lui est propre, le genre de productions actuelles de la terre, et qui toat à la fois fit sentir

le genre de saison ‘où il se trouve dans les quatre dont .

se compose l’année. Ce dernier effet est produit par quatre désinences affectées chacune à trois mois consécutifs, et produi-

Sant quatre sons, dont chacun indique à l’oreille la

saison à laquelle il est appliqué.

Nous avons cherché même à mettre à profit l’harmonie imitative de la langue dans la composition et la prosodie de ces mots et dans le mécanisme de leurs