Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

DÉPOSITION DANS LE PROCÈS DES GIRONDINS 207

cles, en proposant de placer le tyran au Temple. Citoyens, la faction voulait le laisser près de l’Assemblée, afin d’être plus à portée de le protéger.

L'accusé Brissot : La commission des Vingt-et-Un était obsédée par un grand nombre de membres de l'Assemblée qui voulaient qu'on chassäât le roi de son enceinte, c'était naturel; mais il fallait trouver un logement, et, comme l’Assemblée n'avait pas encore prononcé sur le roi, la commission des Vingt-et-Un ne voulut pas l’éloigner du lieu de ses séances.

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Fabre d'Églantine : Je passe à un autre fait. Je.me trouvai un jour chez le ministre des Affaires étrangères, où étaient rassemblés Roland, Servan, Clavière, Lebrun, Danton et Pétion. Au bout du jardin, une espèce de conseil fut tenu. Roland prit la parole et dit : « Les nouvelles sont très alarmantes, il faut partir. » Danton lui demanda où il comptait aller. « A Blois, reprit Roland; et il faut, ajouta-t-il, emmener avec nous le trésor et le roi. » Clavière appuya la proposition de Roland. Servan dit qu’il n’y avait pas d’autre parti à prendre, et Kersaint, qui arrivait de Sedan, ajouta : « 1 faut absolument partir, car il est aussi impossible que dans quinze jours Brunswick ne soit pas à Paris qu’il est impossible que le coin n’entre pas dans la bûche quand on frappe dessus. » Danton s’opposa fortement à cette proposition, et l'on convint de ne prendre aucune détermination avant d’avoir reçu des nouvelles plus positives.

L'accusé Vergniaud : Je ne sais pas ce qui s’est passé au . Conseil exécutif; mais ce que je sais, c’est qu'au comité des Vingt-et-Un on était très alarmé.