Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

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210 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

démarches de la faction tendaient à perdre le peu de Montagnards qui existaient alors. Ce fut Kersaint qui sonna la charge, et il fut suivi par tous les conjurés. Le silence fut la seule réponse que nous fimes à leurs diatribes.

Je dois faire connaitre aux citoyens jurés les remarques que j'ai faites sur les circonstances du vel du Garde-meubles. Nommé par la Convention nationale pour, conjointement avec Cambon et Audrein, assister à la levée des scellés du Garde-meubles, nous entrâmes par la même fenêtre où les voleurs s’étaient introduits; nous trouvàmes les scellés rompus; j'examinai cet endroit par où les voleurs étaient entrés, et je me convainquis qu'ils n'avaient pu le faire sans enlever une lourde espagnolette qui traversait la croisée; si cette barre de fer élait à sa place, les voleurs n’ont pu l’enlever par la fracture qu'ils ont faite à la fenêtre; si elle n’y était pas, pourquoi cette négligence de la part de celui qu’on avait commis à la garde de ce dépôt précieux? Et cet agent était Restou, créature de Roland.

Sur la fin de sa session, l’Assemblée législative avait eréé une commission des monuments ; après la journée du 40 août, Lemoine-Crécy, garde général du Gardemeubles, se présenta à celte commission et la pria de venir vérifier l’état de ce dépôt; elle y alla. LemoineCréey reporta dans la salle des bijoux la boîte qui renfermait les diamants de la couronne et qu’il tenait cachée chez lui depuis le commencement des troubles. Les membres de la commission se firent ouvrir ces boites par curiosité ; ils virent tous les diamants qu’elles renfermaient, et, ennuyés d'attendre les bijoutiers qui en devaient faire l'examen, ils les refermèrent, les