Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

212 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

Fabre d'Églantine : Lorsque nous fûmes au Gardemeubles, après le vol, nous y trouvâmes du feu, du pain, du vin, enfin un établissement complet, ce qui prouve que ces voleurs étaient privés, et qu'ils étaient là depuis plusieurs jours.

L'accusé Vergniaud : Je ne me crois pas réduit à l’humiliation de me justifier d’un vol.

Fabre : Les calomnies que l’on n’a cessé de répandre contre les patriotes, relativement aux massacres du 2 septembre, les ont forcés à rappeler dans leur souvenir tout ce qui s'était passé, à cette époque. Nous nous sommes persuadés que les hommes qui tiraient un si grand parti de ce désastre pouvaient être soupçonnés d'en être les auteurs, et je vais citer, à l'appui de cette présomption, un fait qne je tiens de Duhem.

Les massacres avaient duré trois jours, ils étaient interrompus, les massacreurs se présentèrent chez Pétion et lui dirent : « Monsieur le maire, nous avons dépêché ces coquins-là; il en reste encore quatre-vingts, que voulez-vous que nous en fassions ? » Citoyens, ce moment était favorable pour arrêter ces scélérats; eh bien ! au lieu de le faire, Pétion leur dit : « Mes amis, ce n'est pas à moi qu'il faut s'adresser... Vous êtes bons citoyens. Donnez à boire à ces messieurs. » Ils burent et retournèrent massacrer.

Lorsque la faction a fait décréter qu’on poursuivrait les auteurs des massacres du 2 septembre, il est bon de vous faire remarquer que Maillard, l'un des principaux auteurs de cette journée, n’a pas même été arrêté.

Le Président : Savez-vous, citoyen témoin, si Kellermann,