Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

LUTTES DES PARTIS DANS LA CONVENTION 21

Je suis arrivé à Paris, et je ne savais à quoi je devais m'attendre; on m'avait annoncé des factions, des poignards, enfin mille autres choses de ce genre. — De sorte que la députation de Paris était représentée comme composée d'agitateurs, d’hommes qui ne méritaient pas l'estime de leurs collègues. Ce discours se termina par la motion de nommer des commissaires pour proposer celte loi dont je vous ai parlé, de charger ces commis-

saires de s'informer de la situation de tout l'empire et

surtout de Paris. La troisième partie de cette motion était que ces commissaires rendraient compte des moyens de mettre à la disposition de la Convention nationale une force armée, prise dans les quatre-vingttrois départements.

Je'ne veux pas dans ée moment combattre ces projets; je me réserve, avec tous les bons citoyens, de les combattre à la Convention. Maïs je tire de tout cela un résultat : c'est qu'il paraît s'élever deux partis dans la Convention, c’est qu’il existe une prévention contre la députation de Paris, prévention qui ne peut être due qu'à de vrais agitateurs, car des députés arrivés d’hier ne peuvent pas avoir de préventions. Je dis qu'il y a un très grand danger à représenter la députation de Paris avec la défaveur avec laquelle on l'a peinte aujourd'hui ; et cette espèce de prévention vient d’un germe de division jeté depuis longtemps dans cette

société même ; et je ne suis monté à cette tribune que:

pour montrer les dangers de cette prévention et la nécessité où sont tous les bons citoyens de se resserrer fortement.

Combien donc cette garde appelée de tous les départements peut-elle occasionner de maux ! Quel danger si,