Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

: L LL

50 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

proposition et de la mettre aux voix, les volontés isolées la décideraient; or si ce procédé répugnait à la raison dans une simple assemblée partielle, à plus forte raison y répugnerait-il dans un vaste corps délibérant, morcelé et disséminé à de longues distances.

N’y a-t-il donc que la volonté modifiée et combinée par celle de tous les votants de l'Etat qui puisse exprimer le vœu général? Qui: toutes les pensées d’un corps délibérant sont respectivement dépendantes. et tributaires les unes des autres ; c'est cette dépendance et ce tribut respectifs, c'est encore un coup leur action et leur réaction qui constitue la discussion et les débats politiques, constitue la lumière de ces débats, et cest le,vœu résultant de ces débats qu'on appelle la majorité réelle et raisonnée.

Que conclure ? Qu'il ne peut être émis de majorité réelle et raisonnée que dans un corps réuni dont la nature et l’organisation soient de former tout, assemblée dans un seul endroit.

En ce cas, le peuple français ne peut donc et ne pourra jamais exercer sa souveraineté ? Non, et voilà pourquoi il se fait représenter.

Je conclus à ce que Louis soit jugé sans appel.