Oeuvres politiques de Fabre d'Églantine

54 OEUVRES POLITIQUES DE FABRE D'ÉGLANTINE

les ressorts sont prêts à jouer, par laquelle une nation peut se donner immédiatement, et avec rapidité, ce dont elle a besoin, cette institution, dis-je, est bonne ; elle est préférable à toute espèce d'agence, autant que l'intérêt général est préférable à l'intérêt particulier. C'est une institution de cette espèce que je proposerai. Les preuves suivent pour démontrer que mon moyen d’approvisionner nos armées comporte encore plus de facilité, de célérité, de fidélité, d'économie et d'avantages politiques, que ne renferme de lenteurs, d'infidélités, de dilapidations et d'absence d'esprit public le projet que je combats. On vous propose d'établir une commission générale, composée de quinze commissaires et d’un secrétaire, tous à la nomination du conseil exécutif, pour procurer les fournitures, de toutes espèces, nécessaires au service public. Cette commission doit porter le nom d'Economat national.

Quelque important qu’il soit, pour l'esprit public, de

prendre garde aux don nations: quoiqu'il soit vrai

de dire que l’habitude et la mémoire ont une grande influence sur les idées ; que c’est en raison du plus ou du moins de justesse des idées du peuple sur les institutions qu’il en aperçoit plus ou moins les abus et les dangers, que cette dénomination cléricale d’'Economat n'est pas sans inconvénient, je passe sur cette légère inconvenance, si, toutefois, il en peut exister qui ne soient graves en législation.

Que vous propose-t-on, citoyens, par l'institution dont il s’agit? Rien de neuf: rien dont vous n'ayez déjà senti les inconvénients ; rien que vous n’ayez déjà presque tous improuvé sous un mode différent.