Portalis : sa vie, et ses oeuvres

354 PORTALIS d'appeler à leur aide les rigueurs du bras séculier. Si nous sommes entièrement d'accord avec Portalis sur lé danger social des systèmes matérialistes et athées, nous ne pouvons partager son opinion sur les moyens de les combattre ; mais nous admirons l’éloquence avec laquelle il en signale les inconséquences et les contradictions :

« Quels avantages la raison, la philosophie et les » lettres pourraient-elles retirer de ces faux systèmes » dans lesquels on suppose qu’une fatalité aveugle au» rait produit des êtres intelligents; que la justice ré» side uniquement dans les coutumes et les conventions » sociales, qui ne pourraient elles-mêmes exisier sans » la justice; que l’homme, dont l’attribut principal est » la pensée, n’est qu’une portion organisée de la ma» tière qui ne pense pas; et qu’il faut reléguer dans la » classe des simples machines un être qui à créé la » mécanique, et qui a su découvrir l’admirable méca» nisme de l’univers?

» De pareïls systèmes uniquement propres à dessé» Cher le cœur et à rétrécir l'esprit, sont plus près de 5 la barbarie que l’on ne pense. S'ils pouvaient préva» loir, ils feraient rétrograder les nations vers ces opi> nions grossières qui n’ont été dominantes que chez .» les peuples sauvages, qui ont précédé nos véritables 5 connaissances, qui ont été insensiblement minées » par les progrès de la civilisation, et qui ne furent » plus que le partage d’une multitude ignorante, à » mesure qu’on s’éleva à des notions intellectuelles.

» En effet, à quoi se réduirait l’idiome d’un peuple