Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
PARIS PENDANT LA RÉVOLUTION 1
plus grande part leur était hostile, et qu'ils ne la dominaient que par l’effroi. Aussi conservaient-ils prudemment autour d'eux, comme une garde civique, les sans-culottes qui s’étaient faits l'instrument de cette domination. Lorsque, le 31 mai, Barrère demandait qu’une partie de la garde nationale fût envoyée aux frontières, Robespierre lui répondait : « Les patriotes parisiens ont mieux à faire; ils ont à défendre la citadelle de la Révolution, et les citoyens intègres et purs qui conduisent le char révolutionnaire. » La domination des minorités, voilà ce qui caractérise ce temps, Elle s’exerça jusqu'au bout avec une si puissante énergie que, même après le g thermidor, les Jacobins purent continuer à payer d’audace, forts du contingent de prolétaires, qui peu à peu s'était rallié à eux. Lorsque la Convention commença à secouer le joug qu’elle avait si longtemps subi, et frappa les sinistres personnages dont la dictature pesait sur elle, on put lui dire avec raison qu’elle punissait des excès encouragés ou couverts par ses votes. Un simple trait permettra de mesurer la faiblesse et la pusillanimité du parti de l’ordre. Le
jour même où Robespierre et ses complices fuJ P