Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
18 POUSSIÈRE DU PASSÉ
rent mis en arrestation, des victimes innocentes étaient, comme les jours précédents, conduites à l’échafaud. Les ordres d’Hanriot séparèrent de leur escorte ordinaire les charrettes qui transportaient ces malheureux. Les exécuteurs, las de leur horrible besogne, discernant les sentiments du peuple qui remplissait les rues, lui firent clairement comprendre qu’ils seraient heureux qu’on leur fit violence pour arracher les condamnés à leur sort. Mais aucun des spectateurs n’osa donner le signal d’une virile et sainte révolte; la peur avait si bien stérilisé le courage dans les âmes qu'ils assistèrent silencieux et inertes au défilé du lugubre cortège, et que, Robespierre déjà désarmé, les ordres de ses sicaires furent exécutés.
Assurément, il n’est rien dans un fait semblable qui soit nouveau. Ces honteuses défaillances se retrouvent dans toutes les révolutions ; elles n’en sont pas moins incompréhensibles. Elles furent le trait dominant de la Terreur, comme elles devaient être, quatre-vingts ans plus tard, le trait deminant de la Commune insurrectionnelle.
En 1871 commeen 1791, ilsuffit d’une poignée
d’agitateurs, secondés par un petit nombre d’au-