Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

LE 22 SEPTEMBRE 1792 21

« Les licences sociales manifestées au rajeunissement de la France, les libertés de 1789, ces libertés fantasques et déréglées d’un ordre de choses qui se détruit et qui n’est pas encore l’anarchie, se nivelaient déjà sous le sceptre populaire ; on sentait l’approche d’une jeune tyrannie plébéienne, féconde, il est vrai, et remplie d’espérances, mais aussi, bien autrement formidable que le despotisme caduc de l’ancienne royauté : car le peuple souverain étant partout, quand il devient tyran, le tyran est partout ; c’est la présence universelle d’un universel Tibère. »

Par bonheur pour la gloire de la France, on peut à celte ombre menaçante opposer une pure et radieuse lumière, à la France terrorisée par des fanatiques ou des scélérats, la France électrisée par la nécessité de se défendre contre l’invasion. Dès le 4 juillet, en présenee des dangers que créait à la patrie la marche sur nos frontières des armées coalisées, l'Assemblée nationale, sur la proposition de Vergniaud, développée en paroles de flammes par le véhément orateur, avait décidé que, lorsque le péril national deviendrait

extrême, « le Corps législatif le déclarerait lui-