Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

— 153 naire, pour ne l'occuper que de ce seul et unique objet.

Le même jour, les Syndics réunis chez moi, le Syndic Solomiac nous fit le rapport suivant: Le département de la Force publique, à qui j'ai fait part de nos craintes sur le sort des prévenus, et des mesures que uous avons dessein de prendre pour leur sûreté, regarde unanimement le premier objet comme n'étant malheureusement que trop fondé ; quant au second, il croit comme nous que des mesures de süreté pour contenir les malveillants sont de toute nécessité ; il croit nécessaire, 4° que le poste de la place soit doublé pendant que la Cour Criminelle sera assemblée, et qu’un officier de la garde nationale y commande; 2 qu'il y ait un piquet permanent à la Maison-de-Ville pendant le même temps, composé d’un sergent, de quatre caporaux et de seize fusiliers tous choisis par l’adjudant qui marchera à leur tête lors du transfèrement des prisonniers, venant des prisons à l'Hôtel-de-Ville ; 3° qu’il convient d'inviter non-seulement l'état-major, mais encore d’autres citoyens reconnus pour être amis de l’ordre, à se rencontrer chaque jour à la Maison-de-Ville , pour aider le Gouvernement à maintenir la tranquillité dans le cas où elle se trouverait menacée. Les Syndics trouvèrent ces mesures suffisantes; mais en conseil elles ne furent pas accueillies ; on crut qu'elles seraient regardées comme hostiles; que si on les prenait, ce qu'on voulait éviter arriverait infailliblement; que la meilleure mesure dans cetie occurrence, était de n’en prendre aucune; ils observèrent de plus que celles que les Syndies proposaient étaient inconslitutionnelles, et par conséquent dangereuses. Les mesures arrè-