Relation des faits accomplis par les révolutionnaires genevois de 1794 à 1796 : extraite d'ouvrages contemporains, et suivie de documents inédits

—# MATOU er

le seul qui nous reste pour éviter les derniers malheurs. Cette proposition ne fut accueillie que par deux membres. Le citoyen administrateur Roch observa que vouloir faire battre la générale ou faire naître la guerre civile dans Genève, était identiquement la même chose; que pour lui il s’y opposait de tout son pouvoir, que le meilleur moyen était de mettre la constitution de côlé pour quelque temps; de faire armer les révolutionnaires (sous les mêmes conditions que j'ai déjà énoncées plus haut), qui viendraient alors soutenir le gouvernement et lui donner toute la force dont il avait besoin.

Alors la discussion s’engagea sur cet objet, mais elle fut interrompue par l'avis que nous vint donner le citoyen Vaucher, membre de la Force Publique, qui avait été chargé par le Conseil de veiller à la sûreté du hangar, de la porte et de Ia place Neuve, qu'un détachement de la garde de Police, conduit par Chofja, venait de s'emparer du hangar; qu'il lui avait été impossible de l'empêcher, parce que croyant que c'était un renfort qu’on lui envoyait, il l'avait laissé venir si près, que toute résistance devenait inutile; que ce même détachement s’était emparé de deux pièces de canon, sans que le Quartier-Maitre eùt pu l'éviter; que Choffa, qui en était le chef, avait déclaré qu'il ne sortirait de là que quand il aurait l'assurance certaine qu’il n'aurait aucune poursuite à craindre, et qu'il pourrait se relirer en sûreté chez lui. Le Conseil repoussant avec indignation une pareille proposition, extrêmement inquiet des suites que pourrait avoir celte affaire, s’occupait déjà depuis longtemps des moyens de faire sortir ces gens armés du hangar sans troubler de nouveau la ville, qui paraissait