Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

CHÉVETEL GLORIFIÉ 399

Leroy, qui, après son évasion de la Tour-le-Bat, avait rejoint les chouans et fait bravement dans leurs rangs toute la campagne. Leroy parvint à réunir les débris de la fortune de son maitre qui acheta, à Etioles, une magnifique propriété! ; c'est là que le comte de Noyan mourut au commencement de 1810, à l’âge de quatre-vingts ans. Une croix de fer, près de la porte de l’église du village, marque l'endroit où il fut inhumé?.

Il nous reste à fixer le sort du principal comparse du drame que nous avons conté, de Chévetel.

S'il fallait en croire la tradition locale, il n’aurait pas longtemps profité de sa trahison. Dans ce pays d’Antrain, où son nom est resté un objet de mépris et presque de terreur, les paysans montrent, sur le bord du chemin qui va de Bazouges à Marcillé-Raoul, une croix qu'on appelle la Croir-Chévetel, et la légende assure que, frappé par la foudre, l’homme qui avait livré ses amis au bourreau, fut un jour trouvé mort là, étendu dans le fossé qui borde la route. Ce n’est qu'une légende. Chévetel

1. C'est Leroy qui construisit à Etioles, dans une partie du parc que lui avait concédée M. de Noyan la bizarre maison qu’on y voit encore aujourd'hui.

2. Portraits de Famille, par le comte de Sainte-Aulaire.