Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
LES FRANÇAIS EN PAYS SLOYÈNE 69
de 1809. L'Illyrie fut divisée en sept provinces : la Garniole (avec sa capitale Ljubljana, Laiïbach), la Carinthie avec Beljak (Villach), l'Istrie avec Trieste, la Croatie civile, avec Karlovac, la Dalmatie avec Zadar (Zara), Dubrovnik (Raguse) et Kotor (Cattaro) avec Dubrovnik (Raguse) pour capitale; enfin, les Confins militaires formaient la septième province. La création de cet Etat eut pour objet (comme l’auteur l’a fait remarquer dans sa Constitution et organisation du ter riloire illyrien, à la page 114) de faciliter à la France la pénétration vers l'Orient. Napoléon fut le premier qui com prit exactement l'importance des Etats balkaniques et la valeur des territoires illyriens pour la conquête de l'Orient. Un siècle plus tard, la politiqué d'expansion des pangermanistes choisit la même route vers l'Orient, à travers les pays yougo-slaves. Mais allez done comparer la sagesse de Napoléon avec la brutalité maladroiïte du militarisme prussien de 1014!
Les territoires illyriens étaient de toutes manières distincts du royaume d'Italie, bien que ces deux Etats fussent soumis au même souverain. Un Italien ne jouissait d'aucun droit de cité à Trieste, pas plus qu'un Illvrien à Milan.
Au début, les hommes d'Etat français étaient indécis, à Paris, sur la meilleure manière d'organiser les pays illyriens; le décret qui finit par régler leur constitution ne fut promulgué qu'en 1811: C'était une tâche extrêmement difficile que d'imaginer un système homogène de gouvernement pour un territoire renfermant des éléments si différents, au double point de vue de la nationalité et de la civilisation. À ce même problème que devront envisager les Yougo-Slaves à la fin de cette guerre, Napoléon I° et ses collaborateurs s’attaquèrent résolument il y a un siècle. Les conflits d'intérêts existant depuis des siècles devaient être apaisés. Dans ces pays, trois langues : le yougo-slave, l’allemand et l'italien, et deux religions, la catholique et l’orthodoxe, luttèrent les unes contre les autres pour la suprématie. Le gouvernement vénitien, digne pendant à cet égard de celui d'Autriche,