Variétés révolutionnaires

LUCIEN BONAPARTE SH

Grodoï, et Lucien fat récompensé de son entremise obligeante par la familiarité du prince de la Paix. C'est alors que Marie-Louise conçut le dessein de marier sa troisième fille au vainqueur de Marengo. Godoï approuvait fort ce projet. Lucien se chargea d'en instruire son frère et de lui offrir la main de l'infante Isabelle âgée de treize ans. Il aurait fallu recourir au divorce ; mais Joséphine n'avait pas d'enfant du Premier Consul. Pouvait-elle en avoir ? La ci-devant vicomtesse de Beauharnais affirmait, un jour, que l'impuissance n’était pas de son fait, et elle invoquait la naissance de ses deux enfants du premier lit devant Elisa, qui riposta non sans férocité (le mot est de Lucien) : « Mais, ma sœur, vous étiez plus jeune qu'à présent. » Le Premier Consul ne répondit pas aux avances faites par son frère au nom de la cour de Madrid avec un enthousiasme voisin du lyrisme. Cet enthousiasme surprendra les admirateurs de Lucien, républicain ardent ou se disant tel. Mais à cette époque Lucien était encore en bons termes avec son frère. Du reste, il n'avait pas fait fortune.

Un nuage chargé d’or allait bientôt crever sur lui, 3onaparte reprenant la politique du comité de Salut public, mit l'Espagne en demeure d'envahir le Portugal, au cas où ce pays refuserait de sacrifier l'alliance anglaise à l'alliance française. Le Portugal ne voulut pas s’exécuter; il fut envahi. Au bout de quelques jours, la cour de Lisbonne se vit dans la nécessité de se soumettre et d'accepter les