Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3, S. 245

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rés parmi nous, M. de Calonne, M. de Breteuil; et ce. Bouillé, fauteur du projet désastreux, qui conduisit le roi à Varennes. Les émigrans ne forment-ils pas déjà actuellement des légions armées, qui s’avancent jusques sur notre . territoire ? Leur menace sera vaine, oui sans doute; mais qui sait par combien d'efforts, par combien de combats, il faudra repousser les étrangers, aux armes desquels ils mêlent leurs armes parricides? Et quand même vous supposeriez, ce qui est difficile à croire, que les rois de l'Europe soient arrêtés dans leur haîne, ou par la peur, ou par la sagesse, combien d’autres fléaux résultent pour nous de l’émigration! Voyez.la France qui tombe, par degrés, dans un affreux épuisement. La confiance se perd chaque jour. Le rapide discrédit des assignats déconcerte les plans les plus utiles de finances. Enfin, comment opposer le frein des lois aux factieux de l’intérieur, à ceux mêmes qui porteraient la guerre civile dans plusieurs départemens , tandis qu’onlaisse impunis, et qu’on protége encore les propriétés de ceux qui suscitent une guerre étrangère?

» Eh bien, malgré des crimes si prouvés, que vous propose-t-on aujourd'hui? Ce n’est point de frapper, c’est d’avertir. I n’y a point ici à craindre le mélange des innocens et des coupables, puisque tous seront avertis, puisque les innocens se sépareront eux-mêmes des coupables, en profitant d’un délai qui, peut-être, sera inutilement proposé à l’orgueil féroce des autres. Enfin, cette conspiration extérieure a un chef, c’est Stanislas-Xavier, frère du roi, c’est à lui, sur-tout, que doit être adressé cette dernière invitation d’un peuple outragé, mais clément, à des Français ingratis. » !

Le parti constitutionnel partageaitces alarmes , mais il crai-

gnait les suites de cette première démarche à laquelle on voulait l’entraîner. Ramond, Vaublanc, Dumas et le Montey, prononcèrent des discours que je ne puis rappeler également que par un extrait rapide.

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« Un nouveau pacte de concorde vient d’être donné aux Français ; il a été jusqu’à présent sans effet, sur des cœurs ulcérés ét vindicatifs. Ils profitèrent d’une liberté sans bornes; eh bien, il faut la restreindre. On s’exprime ici avec crainte sur les émigrans, etsurleurs projets; sincère ou non, cette épouvante doit accroître le mal. On veut mettre le roi à une épreuve trop violente , en lui faisant rompre tous les liens du sang. Les puissances de l’Europe ont besoin d’avoir une conviction plus entière de la liberté dont il jouit au sein de la nation , et c’est par un tel acte qu’on veut la manifester! Une ligue aussi insensée que celle qui se forme, doit se