L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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z CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES

Je me suis fait un devoir de compulser tous les auteurs (a) qui ont traité de la question Louis XVII-Naun-

(a) Voir notice bibliographique (6).

depuis longtemps accoutumé à celles des naundorffistes; elles ne sauraient m'émouvoir. Ce dont je me plains, c’est de la communication ‘faite, à mon insu, à un fougueux adversaire de la thèse que je défends; c’est qu’on lui ait demandé de me répondre; c'est enfin qu'une commission sénatoriale ait autorisé, sans m'en faire part et sans en effacer les expressionsinjurieuses, l'insertion de cette réponse dansundocumentpublic, imprimé aux fraisdes contribuables. Il m'est certes impossible de ne pas remarquer qu’alors que mes adversaires s’évertuent à démontrer que je ne connais rien à la question Louis XVII, et qu'en conséquence mes dires sont négligeables, c’est presque uniquement contre moi qu’ils poursuivent leurs démonstrations, comme si j'étais seul à croire que Louis XVII est mort au Temple, et que Naundorff était un imposteur. Loin de me plaindre d'être ainsi la tête de Turc du parti, j'en tire quelque orgueil puisqu'il m'est permis d'en conclure que mes coups ont porté. Je n'en suis pas moins obligé de protester contre l'extraordinaire procédé dont j'ai été l’objet avec l'adhésion au moins apparente de la commission, et c'est ma protestation, monsieur le président, que vous apportera cette lettre avec l'assurance de mes sentiments les plus distingués.

Ernesr Dauper. Le Temps ajoute :

En nous communiquant cette lettre, M. Ernest Daudet nous fait savoir que depuis qu'il l’a écrite, il a appris de la source la plus sûre que les membres de la commission n’ont eu connaissance de la pièce annexe en question que lors de la distribution du rapport; elle y a été insérée sans leur avoir été soumise. ‘

6. La notice bibliographique est, certes, incom-