La Serbie
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Lundi 12 Janvier 1919 — No2
y} serait bon d'examiner quels sont les bénéfices que pourront retirer de leur icloire les trofs ftats palkaniques, Serbie, Grèce et Roumanie, ui ont peiné, souflert et combattu aux côtés des nissances libérales de l'Entenie. Après toutes Les
s, les souffrances et les acrilices si vailjamment supportés el qui auront — il faut l'esérer — comme récompense, Ja lib ération. de leurs frères opprimés, il reste aujourd'hui à réaliser le yéve conçu depuis longtemps par les meilleurs atriotes de ces pays, feu Tricoupis, Pachitch, Take Jonesco et Venizelos : c'est-à-dire une alliance forte
A sincère comprenant la Grande Serbie, la Grande!
Roumanie ‘el la Grande Grèce, alliance qui deviendra demain. le flambeau de fa civilisation et-de la démocratie dans cette péninsule balkanique Si durement éprouvée el qui assurera une aix sûre et durable. Le but «de ce groupement si naturel el sl fnécessaire ne sera point una hégémonie ou une menace contre qui que ce soit, mais une garantie morale politique et économique. 53 | RE
En ma qualité d'Hellène, je érois ê!'re l'interprète de-la volonté de tout l'hellénisme libre et irrédimé, dans l'opinion publique comme dans l'esprit des gouvernants, en souhaitant de voir a conclusion. el le scellement de cette alliance!
La sécurité, la civilisation, le progrès, Ia vie économique, le bien-être des populations ne seront plus possibles dans les Balkans sans 1a réarisation de cette idée, surtout en présence de cette Bulgarie aussi insociab'e et haineuse dans {a défaite qu'ella eût été arrogante et cruelle dans le succès.
Serbes, Hellènes et Roumains, séparés pendant Jongemps par la Turquie n'avaient pas eu l'occasion et la possibilité de mieux se <copinaître. Ce n'est plus Le cas aujourd'hui. Sur les champs de bataille de Ta Macédoine et du Danube et dans des territoires amis à Corfou, à Athènes, en. France, en Angleterre et surtout en Suisse où jant de réfugiés ont trouvé, malgré Iles restrictions dues à la grande guerre, la plus générens: hospitalité, la fraternisation de ces peuples à es
pu se réaliser par l'aflinité de la culture, mœurs ef le caracière commun qui es rap-
prochent. Il ne reste plus qu'à resserrer davantage ces liens d'amitié et à Les rendre invulnérables par les futures relations morales, sociales et écomomiques ct surlout + maritimes ?, puisque {a Grande
Serbie aura aussi demain son importante marine
marchande à côté de celles de la Grèce et de 1 Roumanie déjà si florissances.
Mañresses par conséquent des trois mers qui baignent leur patrimoine, l'Adriatique Orientale, la mer Egée, la mer Noire Occidentale el ave Ja liberté des Détroils et du Danube, ef l'Acropole = express qui vient d'être créé, ces trois pui
sances balkaniques, unies el alliées, pourront retirer demain, par leur collaboration, des avantages économiques et moraux énormes et par
leur alliance définitive, obtenir dans Îles Balkans une paix démocralique et solide qu'aucune idée d'hégémonie ou d'impérialisme ne pourra, plus troubler.
Sentinelle avancée en Orient de cette aulra Grande Alliance qui vient de se conclure en Occident entre la France et l'Angleterre, la future alliance gréco-serbo-roumaine, à laquelle pourrait sadjoindre demain la jeune Albanie, ne pourrait porter aucun ombrage ou préjudice À la future
« Ligue des Nations >. Tout au contraire, elle ñne |
fera que Ja fortilier. »
La trahison bulgare était bien préméditée
La « Franklurter Zeitung » du 4 octobre 1918 publie l'information suivante sur la politique de la Buigarie:
« Les « Isweslia ». l'organe du comité exécutif bolchéviste, publie de nombreux documents sur les pourparlers bulgares relatifs A la paix séparée, qui ont eu lieu déjà en janvier 1917. D’après les indications des « Iswestia », la correspondance très confidentielle entre l'Entente et la Bulgarie remplit quatre gros cahiers. La matière en est si volumineuse que pour le moment il men peut être publié qu'un extrail. D'après les documents publiés. ce me
ES
à un résultat favorable, parce que, suivant le [race En un
ationalisme serbe était prêt à fleurir,
sont pas seulement Malinoff et ses partisans, mais encore le {sat Ferdinand et son dévoué serviteur Rizaf qui jouent un: rôle extraordinaire dans ces pourparlers de paix séparée. Un ‘télégramme confidentiel du mipisire russe à Stockhiolm: en: date du 26 janvier (8 février) 1917 (No 32) signale: la visite inattendue de Rizoff venu à Stockholm sous un faux mjoim'ef un faux passeport pour se mettre en, relations avec l'Enlente. Il est caractéristique qu'à la fn des peurparlers ce mionsieur pria très! instamment le minjstre russe Neklioudoff de ne pas le dénbncer, c’est-à-dire’ de ne pas faire conniilre sa démarche, lui disant qu'il était père de famille, sans moyens personne!s d'existence ‘&t qu'il pourrait perdre sa place. Il ressort d'une dépêche confidentielle du ministre russe à Chrisliania, du 23 janvier 1917, que-Rizof est allé aussi à Christiania chargé de la même mission.
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Un certain nombre de télégrammes secrets de la légation russe à Berme des! mois de mars et avril 1917, donment dau{res indications sur les pourparlers que les partis bulgares (démocrate, radical, nalionaliste Lt « large socialiste ») soutenus par le ministre-président actuel Malinoff, avaient entamé en Suisse avec des représentants de lEntente. M Bagaroff, membre du Sobranié bulgare, raconte, entre autres, que le voi Ferdinand avait proposé aux chefs de tous les partis un cabine de coalition avec Malimoff à sa tête. Maïs Malinoff, alors déjà, avait posé Ja oondition de la conclusion immédiate de larmistice avec les puissances de l’Entente, ce que le {sar Ferdinand ne voulut pas accepter. Un peu plus tard, le isar Ferdinard fil des concessions. D'après ‘un rapport de Ia section russe du bureau ae l’Entente à Paris du 12 avril 1917, le voi chercha à entrer en relations avec PEntente. surtout avec les Anglais et les Américains. Ces tentalives furent entreprises par aifférents Bulgares vivant à l'étranger.
Le rapport du chargé d'affaires russe à Paris du 1{ avril ajoute lextueliement ceci: « Ferdinand est prét à loui. pourvu que le trône Lui soil conservé, à lui el à sa dynastie. L’Entente. c’est-à-dire la Russie et les Alliés. ne doivent pas accueillir la Bulgarie avez trop d’obligeantce. On devra insister sur labaication du roi en lui donmant la possibilité de sauver 5a fortune et en lui proemetlant aussi des avantages matériels ».
Les « Isweslia » montrent ensuite comr-
avait quié,
pourparlers parce
l'iniliative des tsar Ferdinand,
ment échappé au
entre temps, l'opposition, bulgare d’un côlé,
et les socialistes de l’autre, avaient commencé à prendre contact avec quelques représentants des partis politiques des puissances de l'Entente et avec les représentants officiels de la Russie et de l'Anglelerre. Il se forma, à Berne et à Genève, un comité « révolutionnaire » bulgare, qui avait pour but de susciter la révolution en Bulgarie pour rallier la Bulgarie aux puissances de l’Entente, si celles-ci voulaient garantir à la Bujgarie la satisfaction de ses ambitions nationales. Les conférences entre ce comité et l’'Entente aboulirent à un accord de principe. .
Nous publions ce document sans aucun ‘commentaire, en tant que contribution utile à la compréhension: de la psychologie bulgare. Déjà en 1917, les Bulgares, leur roi en tête, se préparaient donc à trahir leurs chers alliés allemands! Il est bom qu'on le sache, pour mieux apprécier la valeur des déclarations bulgares actuelles.
on nc pul arriver
. possède «déjà
La situation de la Bulgarie dans les Balkans
Dans le « Times» du 24 décembre, M. Spenser Wilkinson a publié quelques remarques intéressantes sur l'arrangement futur dans 1es Balkans. Parlant plus particulièrement des Bulgares, il a fail les constatations suivantes que nous Jugeons ulile de reproduire : +
«Les Buïgares se sont fait à deux reprises, les instruments des puissances centrales contre leurs propres voisins. Dans la dernière guerre balkanique, ils attaquèrent traîtreusement les Grecs et les Serbes ct, dans fa guerre actuelle, üls s'associèrent à tous les barbares, aux Allemands; aux Turcs et aux Autrichiens. LS doivent Iecur aflranchissement de la Turquie non pas, comme les Grecs el les Serbes, à leur bravoure, mais uniquement à l'ambition politique de l'ancien, empire russe, Les puissances vont avoir à Exer les frontières de la Bulgarie, et la Justice exige! que ce pays n'embrasse pas un seuf mille carré qui ne soit pas indubitabiement bulgare au point de vue ethnique. La Bulgarie n'a aucun droit à un: port stratégique sur la côte égéenne, et elle, ses débouchés maritimes dans Ia Mer Noire. Quoique son. fleuve, principal, la Maritza, se Jette dans la fner Egée, il traverse lesterritoires habités par [es Grecs et les Turcs; usqu'au port grec Enos. Il serait toutefois polltique de laisser à la Bulgarie celte parte de la. côte qui lui a été donnée par le traité de Bucarest depuis l'embouchure de.fa Maritza Jusqu'au nord de l'île Thasos, Gela lui donnerait un accès à la mer Egée, et on évilcrait aïnsi de donner prise à l'avenir à des troubles constants. Si, dans cette région, il n'existe pas de ports de première classe, la Bulgarie doit imiter la Roumanie qui a construit Constanza et l'a reliée avec elle par voie ferrée. Il serait monstrueux dei
donner à fa Bulgare des territoires dont elle a été chassée par les Serbes et [es Grecs. Par
son attaque criminelle contre ses voisins, la Bulgarie a perdu tout droit de réclamer n'importe quelle partie de la vallée du Vardar qui forme la ligne principale de commun'cations entre la Serbie el la mer Egée. Cavalla est une villa grecque ét doit rester aux Grecs ».
Choses bulgares
Dans la «Neue Zurcher Zeitung» du 22 décembre on peut lire un article amusant sur les nouvelles dispositions bulgares. L'auteur de l'article, probablement un Bulgure, qui Signe des initiates A.S.A. s'efiorce de prouver que la Bulgarie nouvelle, celle qui a capitulé, est toute, gagnée à l'Entente. «On peul allirmer, nous assure ce Bulgare, que s'il y a dans les! Balkans un peuple qui sera tou]ors l'ennemi des Allemands, ce sont les Bulgares qui garderont la rancune conire les Allemands pendant de longues années. Csci est un grand avantage pour l'Éntente et donne un sentiment de réconfort au sujet du sort futur de {la Bulgarie et de ses relations avec les, peuples voisi,» L'auteur de l'article, parlant du nouveait ministre-président bulgare THéOUorofr, constate que ce ministre ne peut et ne veul s'occuper du passé, mais uniquement du pr ésent et du futur C'est bien probable, mais äl reste à savoir si les Alliés et plus particulièrement les autres peuples balkaniques sont disposés à suivre Ja nouvelle Bulgarie dans cette voie assurément commode ét très facile.
Le même journal zurichois publie, dans son numéro du 23 décembre, l'articfe & M. Albert S. Asseo, qui se dit Balkanique el qui veut prouver, lui aussi, que la Bulgarie est désormais la plus grande amie de lEntente. «De .la crisd psychoïogique, écrit-il, que le peuple bulgare traverse en ce moment, il Sorüra tel que l'Enlente le veut avoir ou, plus justement encore, tel que la France veut le faire. C'est ainsi que !L6 Bulgares fixent modestement leurs regards sur la France, sans bruit æt sans manifesthtionsl Le Bulgare fait rarement des gestes, parce que Son. cœur agit dans le calme et intérieurement. L’Europe ne doit pas p'étonner Si elle s'aperçoit demain que la Bufgarüe est devenue moralement un pays français!
Quel cynisme!
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L'Europe et le conflit italo-serbe
Le « Genevois » du 10 décembre publie l'article suivant sur la controverse italoslave: ETS (a
La conférence de Londres s'est occupée, à propos du oonilit italo-serbe, d'un marchandage proposé par l'Italie. En effet, celte dernière avait demandé à l'Angleterre quelque chose de es colonies pour renoncer à la Dalmatie. Comme l'empire britannique n'a pas de raison de céder ses possessions, on songerait à faire prolonger foccupalon itauenne des territoires ‘yolugo-slaves. sous le prétexte facile de « pacification ». Serail-ce donc pour cela que l'éminent ministre des Affaires Etrangères d'Angleterre, M. Balfour, vient {le taire des déclarations avec des allusions qui-prêtent à des interprétations inquiétantes pour les YougoiSlaves ? :
En eflet, lout en exposant le programme de la prochaine Société des Nations, l'honorable minmustre vient d'attirer l'atlemtion du monde enlier sur les difficullés créées par «l’organisation des nouveaux Etats en cours de formation dans les Balkans» et qui ne devraieñt pas devenir «une arène pour de nouveaux combats ». Aussi la- Société dés Nations. devrait. agir en «tuteur auprès des pays moins avancés en civilisation » et non seulement surveiller les ambitions des grandes «démocralies, mais aussi empêcher que des pays téméraires partissent inconsidlérément en guerre». Il semble bien cependant qu'une seule tutelle assurerait la paix du monde el c'est celle des pays moins avancés en moralité quel que fût Le degré de leur civilisation matérielle — des pays dont les procédés dans celte guerre laissaient à désirer.
La paix de l'Europe orientale esl menacée. On ne la sauvera qu'en accordant toute confiance à eclte fédération des Etats tchéco-slovaques, por lonais, yougo-slave et grand-roumain — en train de se former — qui ont tous mérité de l'humanité én apportant par leurs sacrifices une part, peutêtre décisive, dans la deslruction de Ja domination germano-magyare dans l'Europe. Mais une puissance connue par Son «égoïsme sacré » cherche à troubler cette confiance el c’est ainsi que circulent des nouvelles sur des désordres dans un «des plus sympathiques de ces Elats, la Yougo-Slavie, Tout le monde sait que l'Italie a occupé les provinces yougo-slaves en prétextant des mêmes raisons que l'Autriche donnait à son occupation de la Bosnie: des désordres dans la population. Mais ce sont justement Tes procédés terroristes d'une ‘woccupaliofn ennemie qui ont provoqué des troubles économiques el ceux-ci ne pourront cesser qu'en faisant disparaître cette occupation. En effet, tandis que le gouvernement de Zagreb envoyait plus de huit wagons de vivres pour sauver ‘de la famine la population de la Dalmatie, les autorités ilaliennes «libératrices », non seulement arrêtaient ce transport, mais aussi enlevaient toul ce qu'elles trouvaient et envoyaient le butin en Italie! Les lamilles ne peuvent même pas recevoir de l'argent
de Croatie, car l'envoi des couronnes aulrichiennes -— seule, monnaie existant dans la po. pulation-— est puni de sept à quinze ans de
prison, et Je peu d'argent que les Dalmates ont conservé ne leur vaut presque rien, puisque les autorités n:acceptent Ia couronne que pour quarante centimes. Le pillage est tel que ce sont les Italiens eux-mêmes qui, lors d’une réquisition à Trieste, ont attaqué des carabiniers — leurs compatriotes — et en ont tué qualre: La siluation est si grave que le Conseil National ‘de. Zagreb a été obligé de télégraphier à Genève, il y a trois jours, que la «famine générale menace la population». Et s'il y a des « bolchévistes », ce sont simplement des gens qui ne veulent pas mourir de faim: — et ils sont niambreux. Ce sont les soldats serbes dont les familles t+un quart de la population déjà — meurent de faim, qui prennent des vivres à Salonique, destinés à ravitailler Ia Serbie, et les envoient par ‘un long voyage en mer jusqu'en Dalmatie pour sauver une population dont les Italiens ne sont éloignés que de quelques heures de lraversée et qu'ils terrorisent par la famine. Saiton seulement que deux de ces bateaux, chargés de vivres pour la Dalmatie, ont ét& arrêtés en cours de route par les [taliens ? V. G.
TT
c'est la cristalisation d'un fait concret dant
1868) qui, au moment où le n u S'efforça de parvenir à une entente entre tous les Etats et na‘ions des Balkans en vue d'une action générale conire la Turquie Le prince Michel s'allia avec le Monténégro en 1866; il signa à Bucarest, en janvier 1867, avec {Les émigrés bulgares, un accorct pour la délivrance des Bulgares et leur réunion à la Serbie ; au mois de septembre 1867, il se mit d'accord avec Ia Grèce; enfin, À cetlo même époque, il commença À mégocier avec la Roumanie Mais la mort de ce prince, au mois de mai 1868, réduisit À néant: toutes ces combinaisons dont on entrevoil néanmoins la portée tonsidérable. Fe) à Cependant, par la force des circonsiances et des événements, cette politique fut continuée. A.la fin de 1868, lorsque la Turquie #nvoya un ultimatum à: la Grèce à cause de l'insurrection crétoise, elle préparait en même temps ‘una note à. la Sarbia eË à. la Roumanie, où elle exigeait le ces deux Etats, comme elle d'eût lait de ses vassaux, l'expulsion. des sujets grecs de leur territoire La Serbie et la Roumanie, qui eurent connais sance de ce pro te, sentendirent et résolurent de repousser” énergiquement qe paréillès
Exigences. En apprenant cette résolution, Île gouvernement turc décida de ne pas soumetire une pareille note à.la Serbie et à la, Roumanie. .
Les gouvernements français el anglais pensèrent cetle lois que le conflit pourrait être localisé, même Si la guerre éclatait entre la Grèce et Ka Turquie, à condition toutefois que la Serb'a restaf neutre, Mais à leur demande le gouvernement serbe répondit résolument qu'en cas d'une guerre gréso-[urque, la Serbie ne pourrait pas rester neutre. Sous l'impression de cetie réponse, l'Angleterre êt la France conseillèrent à la Turquie de ne pas provoquer ile tonflit et de ne pas pousser les choses à l'axtrême. À cette decasion, le représentant de la Grèce à. Belgrade remerci, au nom du roi, la Serbie de l'appui moral qu'elle avait apporté À, On pays. 3 | En t871, pendant le ministère ‘de Coumoundouros, qui fut partisan d'un Ra tionent des plus étroits avec la Serbie, les Liens ee es deux pays 5e resserrèrent davantage. Certaines Does furent même menées, à ce moment, en vue d'une action, ÿ
gouvernement d'Athènes, épuisées. " Quelques années après, lorsque la Serbie entra en guerre con|re la Turquie, la Grèce resta neutre, malgré l'avis de certains hommes d'Etat serbes qui estimaient qu'elle état, en cetle circonslanile} formellement tenue d'intervenir. (A suivre.)
ere
serbes » de M. Hedley
«Les orphelins
IL est des cas où nous avons besoin d'un temps considérabie connaître les choses, les mettre au poinb ei pénétrer leux
pour » valeur intrinsèque. Si, d'une part, la connaissance tardive nous apporte les inconvénients et notre impuissance à faire éclater
la vérité aux yeux des autres nous blesse, la révélation. finate d'autre part, nous apporte tout de même une consolation el une satisfaction morale,
IL en est ainsi pour les distingué sculpteur anglais dont le nom esk bien connu colonie ferbe à Genève. Inspiré par le malheur de la Serbie injustement attaquée et cruellement éprouvée par la relraite, M. Hedley a fait une œuvre où sa sympathie pour notre peuple so révèle d'une manière ardente et touchante. Mais ce qui test à remarquer, cest que la solution du problème entrevu n'est pas enf harmonie avec l'idée de l'homme dans sa gramdkeur morale souffrant pour un idéal élevé. M. Hedkey a été trop saisi par son sujet, par sa détresse. I l'a compris, il l'a touché et il a souffert de la souffrance physique au lieu d'en faire uno conception symbolique. « Les Orphelins Serbes », dans leurs premières conceptions expriment une pitié de l'innocence, une indignation et une révolto confre les woppresseurs séculaires de notre
«orphelins serbes», de M Heilley, de la
les finances grecques étaient fout A-ait |l'idéo évocatrice a été sacrifiée. {
Un examen minutieux de notre âme, de nos luttes mationales, et particulièrement des derniers ‘exploils légendaires par lesquels l'armée serbe a restauré la grandeur .de notre tragédie nationale, a permis à M. Hedley de se faire une idée plus précise de notre race et d'éprouver des impressions nouvelles. C'est javel les sensalions neuves et les sentiments donf j'ai parlé, jqu'il prit la courageuse iniliative de velaire une œuvre qui nous
a émus.
Lo peuple serbe souffre vaillamment parce qu'il vil pour lun idéal humanitaire qui consiste à libérer ses frères impiloyablement mis à l'épreuve depuis des centaines d'années. Si les soulfrances morales et les endurances continues rendent lourde l'existence de notre peuple, elles sont néanmoins la preuve de la volidilé morale de notre race vis-à-vis de l'humanité. Et si le peuple serbe a osé se dresser sans hésiter contre la domination et les appétits insatiables de la race germanique malgré le désastre finévitabld et falal dont il a été menacé ct qu'il a subi, c'esi parce qu'il était certain que la conscience numaine des peuples civiHs5s voudrait et saurait lui venir en aide. |
M. Hedley nous l'a révélée. Sa nouvelle œuvre refaite he grésente plus les orphelins errants et chassés de leurs Foyeis, cherchant la consolation dans la proteclion des soldats héroïques, mais c'est Ja Serbie entière qui, malgré les défaillances et les crises douloureuses, se tourne vers l'humanité et semble lui dire quo tons les sacrifices exigés ne lui, paraîlront pas amer au jour de son triomphe.
Nous félicitons M. Hedley de la peine qu'il a prise pour mofuis mieux connaître, pour fixer le fsens de notre tragédie ct de l'axprimer sous une forme aussi parfaite.
M. Hadijitch.