Les ècus de cinq francs : esquisse historique et numismatique
LES ÉCUS DE CINQ FRANCS 317
formément aux traités, retour aux Bourbons d'Espagne, qui en avaient hérité au dix-huitième siècle du chef de la dernière des Farnèse et les avaient possédés depuis la paix d’Aix-la-Chapelle jusqu'à leur réunion à la France. Cette branche des Bourbons était représentée en 1847 par le duc Charles II; mais, dès l'année suivante, en présence des mouvements révolutionnaires qui marquèrent en Italie les premiers mois de l'année 1848, Charles II se retira bénévolement, sous réserve des droits de son fils Charles III. Ce champion de la légitimité rentra effectivement dans son duché avec l'appui des baïonnettes autrichiennes, mais pour tomber, peu d'années après, sous le poignard d’un assassin (1854), laissant la couronne à un enfant de six ans sous la régence de la duchesse Louise, fille du duc de Berry et sœur du comte de Chambord. Il existe un fort bel écu du petit duc Robert de Parme et de sa mère, de l’année 1858; il est des plus rares. En 1859, le prince et la régente durent quitter précipitamment leurs Etats, à l'approche de l’armée française, et Parme ne tarda pas à être incorporé aux Etats sardes (décret du roi VictorEmmanuel II du 18 mars 1860).
Etats sardes, royaume d'Italie. — À peine restaurés à Turin, en 1814, les rois de Sardaigne adoptèrent pour leurs monnaies le système décimal, dont on avait pu, depuis quinze ans, apprécier les avantages en Piémont et en Savoie. Il existe encore beaucoup d’'écus de 5 fr. de Victor-Emmanuel I® (1814-1821), et surtout de ses successeurs : Charles-Félix (1821-1831), Charles-Albert (1831-1840) et Victor-Emmanuel II, à partir de 1840.
Aux dernières années du règne de Charles-Albert se rattache un écu du Gouvernement provisoire de Milan et deux écus de la République éphémère de Venise, qui